Hugo Konongo : « L’an prochain, je serai professionnel à Clermont ou ailleurs»

Samedi 9 Mai 2015 - 9:59

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Auteur d’une belle fin de saison avec Clermont, Hugo Konongo, 23 ans depuis février dernier, revient sur son année en Auvergne, rassure sur son avenir et livre ses ambitions quant à la sélection. Et s’exprime sur son entraîneur, Corinne Diacre, première femme à diriger une équipe professionnelle française.

Les Dépêches de Brazzaville : Après un début de saison en dents de scie, tu devrais enchaîner, demain soir (ndlr : l’entretien a eu lieu jeudi soir), ta neuvième titularisation consécutive. Ça y est, tu as fait ton trou à Clermont ?

Huho Konongo : Rien n’est jamais acquis en football et le pire serait de me reposer sur mes lauriers. Après, effectivement, je reste sur une bonne série, qui donne un peu plus de relief à ma saison, avec 17 apparitions, dont quinze comme titulaire (ndlr : 7 victoires, 6 nuls et 4 défaites)

LDB : Cette bonne série correspond à une période faste pour ton club, qui reste sur sept matchs sans défaite et a d’ores et déjà assuré son maintien…

H.K : Le staff a procédé à des changements dans l’équipe et, effectivement, j’ai su saisir ma chance en bénéficiant du soutien des cadres qui m’ont mis à l’aise. Après, les bons résultats appellent les bons résultats et on a su entretenir la dynamique positive. Le maintien est acquis, l’objectif du club est atteint, à nous désormais de bien aborder nos trois derniers matchs.

LDB : Justement, comment gère-t-on une fin de saison en roue libre, avec des matchs sans enjeu direct ?

H.K : C’est vrai que ce n’est pas toujours évident, car en fin de saison, il y a une forme de lassitude, les jambes sont lourdes. Mais, malgré l’absence de pression, on ne lâchera rien. Avec le capitaine, le groupe s’est fixé comme objectif de bien finir, donc je reste confiant.

LDB : Tu resteras à jamais dans l’histoire en étant le premier Congolais à évoluer sous les ordres d’une femme, Corinne Diacre. Raconte-nous un peu cette expérience.

H.K : Au début, il faut admettre que ça a été un peu étrange. Je dirai que ce n’est pas la même approche qu’avec un homme, quoiqu’on en dise. Mais le groupe l’a accepté. Après, il faut aussi admettre qu’elle sait se faire respecter et personne n’a pris le dessus sur elle. De toute façon, on dit toujours qu’on juge un entraîneur sur ses résultats : il suffit donc de regarder notre saison pour constater que Corinne Diacre est un bon entraîneur.

LDB : Honnêtement, au début, dans ce milieu machiste qu’est le foot, n’a-t-on pas le réflexe de se dire : « bon, c’est une femme, elle a fait du foot, mais elle n’a rien à m’apprendre » ?

HK : Effectivement, le football reste un univers très masculin et l’arrivée d’une femme, qui a été très médiatisée, interpelle. Mais rapidement, elle s’est imposée grâce à son caractère et sa légitimité. On parle quand même d’une internationale, qui compte plus de 120 sélections. Je peux vous assurer qu’elle a beaucoup de caractère et qu’elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Quand elle l’a estimé nécessaire, elle a sorti des joueurs du groupe, elle a fait des choix forts et ça a bien fonctionné, en témoigne notre parcours.

LDB : Peut-on savoir si Hugo Konongo sera le premier joueur congolais à jouer deux saisons sous les ordres d’une femme ?

HK : Pour l’instant, je ne sais pas. Clermont me propose un contrat de 3 ans. Mais j’ai aussi des sollicitations. Je suis en réflexion et je veux prendre le temps de faire le meilleur choix pour ma progression. Je me laisse encore deux matchs pour prendre ma décision.

LDB : À défaut de savoir où, il est désormais assuré que tu seras professionnel la saison prochaine, puisque l’on rappelle que tu es arrivé à Clermont avec un contrat amateur et que tu portes le numéro 34.

HK : Oui, l’an prochain je serai professionnel à Clermont ou ailleurs, puisque je suis sollicité par des clubs de Ligue 2.

LDB : Sur quels points as-tu senti une progression cette saison dans ton jeu ?

HK : Mentalement, physiquement et tactiquement, je me sens meilleur dans tous les domaines. Franchement, ça a été une saison importante pour moi, car j’ai pu travailler sans trop de pression jusqu’à ce qu’on me donne ma chance. Et j’ai sur la saisir, car j’étais prêt. La dynamique positive de cette fin de saison m’a aussi été favorable.

LDB : À Tours, le week-end dernier, on t’a vu délivrer un centre parfait sur le but de Dugimont et tu totalises deux passes décisives cette saison. Mais finalement, n’est-ce pas dans ce secteur que tu dois encore t’affirmer pour mieux conclure tes montées ?

HK : C’est ça, il faut que je soigne mes statistiques : pour faire partie des meilleurs latéraux du championnat, je dois être décisif, donner des buts et pourquoi pas en marquer. Il me reste trois matchs pour soigner mes statistiques.

LDB : l’enjeu pour toi est aussi, aujourd’hui, de toquer à la porte des Diables rouges que tu avais découverts en novembre 2012 au Portugal contre l’Angola ?

HK : Bien sûr, la sélection c’est le summum pour un footballeur. J’ai déjà eu la chance d’y goûter et je veux y revenir. Donc je travaille sans faire de bruit pour y revenir.

LDB : Le Congo a la particularité d’avoir trois latéraux gauches régulièrement sélectionnées (N’Ganga, Bissiki et Bouka Moutou). Ça décourage ?

HK : Non, ça ne me fait pas peur. Je suis conscient qu’ils sont en place et j’ai beaucoup de respect pour eux. Mais si on m’en donne l’occasion, je ferai le maximum pour montrer que j’ai aussi ma place, que j’ai le niveau.

 

 

Propos reccueills par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Légende 1: Hugo Konongo a pris son envol sur le flanc gauche de Clermont, cette saison (droits réservés) Légende 2: L'ancien Bordelais le dit lui-même: il est bien entouré dans le vestiaire clermontois avec ses copains Rivas, Agounon et Nkololo (droits réservés) Légende 3: Conscient que la concurrence est importante en sélection nationale, Hugo Konongo travaille pour avoir l'occasion de faire ses preuves (crédits photo adiac)