Hydrocarbures : l’Opep revoit légèrement à la baisse ses prévisions de croissance 2019

Mercredi 13 Février 2019 - 11:45

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Alors que le besoin en pétrole allait atteindre 1,24 million de barils par jour, soit légèrement en-dessous de l’estimation du mois dernier qui était de 1,29 million de barils par jour, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), envisage de réduire cette demande pour plusieurs raisons.

Le changement fait suite à des prévisions économiques moins optimistes pour l’Amérique du Nord et l’Europe mais aussi pour d’autres régions. « La révision à la baisse de 50 000 barils par jour pour l’année 2019 est le résultat des attentes économiques plus faibles pour l’Amérique et l’Europe, dont de nombreux pays sont membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), ainsi que pour l’Amérique latine et le Moyen-Orient », explique l’Opep. L’organisation estime, dans son dernier rapport annuel, qu’à ce rythme de croissance, « la demande moyenne mondiale de pétrole devrait atteindre cent millions de barils par jour pour l’année en cours ».

« Avec une dynamique économique qui devrait se ralentir cette année, l’économie des principaux pays consommateurs représente un facteur clé à surveiller », note l’Opep, qui dresse aussi la liste des « incertitudes supplémentaires affectant la croissance de la demande de pétrole cette année ». L’organisation explique également la baisse de la production de pétrole, entre autres, par les tensions commerciales, la substitution au pétrole d’autres énergies (notamment le gaz) ou encore les programmes de subventions ou d’économies d’énergie, notamment dans le secteur des transports.

Les prévisions pour la croissance économique mondiale ont été revues à la baisse de 3,6% en 2018 et 3,3% pour 2019. Au sein de l’OCDE, la croissance de cette année des Etats-Unis a baissé à 2,5%, après une croissance de 2,9% en 2018, alors que celle de la zone euro a également été revue à la baisse à 1,3% pour cette année après une croissance de 1,8% en 2018.

En décembre dernier, l’Opep avait réduit sa production, une baisse tirée essentiellement par l’Arabie saoudite, et prévoyait un recul un peu plus important cette année dans les pays extérieurs au cartel. La production totale des membres de l’Opep avait décliné de 751000 barils par jour en fin d’année dernière, à 31,58 millions de barils par jour (mbj). Et l’Arabie saoudite représentait à elle seule plus de la moitié de ce recul, selon des sources secondaires indirectes citées par l’Opep.

Outre ce pays qui avait annoncé son intention de réduire sa production et ses exportations, la production iranienne a continué d’être affectée par le retour des sanctions américaines contre Téhéran en novembre, et celle de la Libye avait été pénalisée par le blocage durant plusieurs jours d’un de ses principaux champs pétroliers.

Notons aussi le cas des Emirats arabes unis, du Koweït ou encore de l’Angola dont la production a été aussi restreinte durant cette période. Quant au Venezuela, il a encore vu sa production diminuer de 59 000 barils par jour du fait de graves troubles politiques internes. Eu égard à tout cela, il n’y a plus de doute que le cartel va tenir sa promesse de pomper moins d’or noir, comme il s’y est engagé en décembre dans le cadre d’un accord avec d’autres pays producteurs, notamment la Russie.

Les Etats non membres du cartel sont effectivement concernés par la baisse des prévisions de production, même s’ils devraient produire un peu plus que prévu cette année, avec une contribution plus importante en provenance du golfe du Mexique. L’Opep estime une diminution de leur production pour 2019 (+2,1 mbj à 64,16 mbj), notamment du fait de l’anticipation d’une production moindre au Canada. Le pays a décidé de limiter sa production afin de tenter d’écouler les stocks massifs de brut qui s’accumulent à cause de la saturation du réseau nord-américain d’oléoducs.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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