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Lundi 1 Juin 2015 - 16:55

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Le moins que l’on puisse dire, au terme de la première semaine d’entretiens entre le Président Denis Sassou N’Guesso, la classe politique et la société civile est que l’Upads, qui occupait jusqu’à présent le premier rang dans l’opposition, s’est fourvoyée dans une impasse. En refusant le tête-à-tête que proposait le chef de l’État à ses plus hauts responsables, elle a démontré son incapacité à mesurer l’enjeu des réformes à venir. Fait plus grave, elle a rappelé aux citoyens congolais les erreurs commises au sortir de la Conférence nationale de 1991 lorsqu’ayant accédé au pouvoir, le parti de Pascal Lissouba refusa tout dialogue avec ses opposants et précipita, quelques années plus tard, le pays dans le chaos des guerres civiles.

L’erreur que commettent les dirigeants de l’Upads est de croire que notre peuple a oublié la faute historique ainsi commise. Ayant payé au prix fort le rejet brutal des règles démocratiques par la majorité qu’il avait portée au pouvoir en 1992 sans que personne n’en conteste la légitimité, les Congolais ne sont évidemment pas prêts à accepter un nouveau coup de force. Tout indique aujourd’hui, à commencer par l’afflux vers le Palais présidentiel de personnalités venues des horizons les plus divers, qu’ils soutiennent majoritairement l’initiative prise par le chef de l’État.

Que  cela plaise ou non aux dirigeants actuels de l’opposition, le processus qui doit conduire à la réforme de nos institutions ira jusqu’à son terme. Et l’on peut être certain que si ces mêmes dirigeants ne changent pas très vite d’attitude, le parti que présida longtemps l’ancien Président Pascal Lissouba sortira purement et simplement laminé des élections à venir : d’une part, en effet, il perdra les soutiens populaires qui lui  permirent de se reconstruire lorsque la paix revint sur toute l’étendue de notre territoire ; et, d’autre part, il explosera en vol, de nombreux cadres du parti ne voulant plus lier leur destin à celui d’une formation politique débranchée du réel au point de refuser de parler avec l’homme qui les sauva du désastre en 1998 en leur tendant la main.

Ne pas tenir compte du passé est une faute historique que les Congolais ne pardonneront certainement pas. Nous en aurons la preuve lorsque le moment viendra pour les électeurs de déposer leurs bulletins dans l’urne.

Les Dépêches de Brazzaville

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