Incertitude

Le moins que l’on puisse dire, en ce début d’année 2017, est que la plus grande incertitude règne sur les relations qu’entretiendront à l’avenir les grandes puissances. Ces mêmes grandes puissances qui, jusqu’à présent, dictaient leur loi au reste du monde et qui, maintenant, semblent emprunter des voies radicalement inverses au risque de susciter un jour prochain tous les dangers, tous les dérapages que cela comporte.

Dans le contexte très particulier que créent le protectionnisme prôné par le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, le libre-échangisme affiché par le numéro un chinois Xi Jinping, le nationalisme incarné par le président russe Vladimir Poutine, il n’est pas d’autre voie possible pour les pays émergents que l’affirmation de leur volonté de progresser sur la voie où ils cheminent lentement mais sûrement depuis trois décennies. Mais pour cela les femmes et les hommes qui les dirigent doivent résolument s’attacher à édifier des communautés puissantes, structurées, capables de se développer sans pour autant être assujetties à la volonté des « Grands ».

Si une telle évolution semble pour l’instant impossible à l’échelle planétaire puisque l’Organisation des Nations unies se trouve peu ou prou dominée par un Conseil de sécurité lui-même soumis à cette volonté, il n’en va pas de même des organisations régionales et sous-régionales dont l’influence ne peut que croître à l’avenir en Afrique, en Amérique Latine, en Asie.

Pour ne parler que de notre continent deux mouvements simultanés peuvent naître à court terme de l’affrontement plus ou moins direct auquel semblent vouloir se livrer les trois « Grands » : le premier concerne l’Union Africaine qui devrait se réformer de l’intérieur pour se montrer plus active, plus dynamique, plus résolue sur le plan international ; le second concerne les communautés sous-régionales telles que la CEDEAO (Afrique de l’ouest), la CEEAC et la CEMAC (Afrique centrale), la SADC (Afrique australe) qui peuvent tirer de grands profits de la joute politico-économique dans laquelle se lancent les « Grands ».

Est-il absurde d’imaginer que l’année dont nous vivons l’amorce s’inscrive dans l’Histoire comme le début d’un véritable rééquilibrage mondial ?