Industrie : l’application de la nouvelle taxe sur le ciment inquiète les acteurs du secteur

Mardi 18 Septembre 2018 - 14:30

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Les producteurs et représentants des consommateurs émettent des réserves quant à l’entrée en vigueur de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) concernant le produit, estimant qu'elle a plus que triplé passant de 5% à 18% dans la loi de finances 2018.

L’annexe5 du budget en cours d’exécution a supprimé le taux réduit de 5% de la TVA sur certains produits de première nécessité, dont le ciment. Les services du ministère des Finances ont déjà sommé les cimenteries d’appliquer la TVA à 18% dans leur déclaration, a confié sous couvert d’anonymat un responsable d’une cimenterie.

Pour l’industrie locale, la mise en œuvre de la taxe à 18% peut provoquer des conséquences directes sur toute la chaîne. Elle va ainsi accroître les pertes des cimentiers et occasionner l’augmentation du prix du ciment pour le consommateur final. Le sac de ciment de 50kg est vendu entre 3500 à 3700 FCFA. Les cimenteries menacent de revoir à la hausse les prix sur le marché.

Les cimentiers se disent inquiets pour l’avenir de leurs entreprises touchées de plein fouet par la crise économique et financière. « Toutes les cimenteries se portent mal. Les pertes sont énormes car les usines tournent aujourd’hui à une capacité de production comprise entre 10 et 20% », a indiqué la même source. En effet, la capacité installée à ce jour des cinq cimenteries en activité est de 3 200 000 tonnes alors que la consommation de 2017 était à 700 000 tonnes et celle annoncée de 2018 s’établirait autour de 600 000 tonnes.

Cette situation préoccupe autant l'Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) qui s’interroge sur la raison du retrait du taux réduit de 5% de la TVA. Selon le secrétaire exécutif de l’O2CD, Mermans Babounga Ngondo, la décision est « incompréhensible » dans un contexte de crise économique marqué par l’arrêt de nombreux chantiers et travaux publics financés par le budget de l’Etat.

L’O2CD veut tirer la sonnette d’alarme. « La hausse de la taxe à 18% sur le ciment n'a pas tenu compte de l'esprit de la décision du conseil des ministres du 12 mai 2008, qui avait dressé une liste des produits de première nécessité pour lutter contre la vie chère. Si c'est pour maximiser les recettes de l'Etat, nous estimons que d'autres niches potentiellement imposables existent ailleurs », a estimé Mermans Babounga Ngondo.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Un marché de ciment à Brazzaville - Stock de ciment dans un dépôt de la place

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