Industries extractives : la société civile menace de suspendre sa participation au processus Itie

Jeudi 1 Août 2019 - 16:30

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Les organisations motivent leur avertissement par certains points d’inquiétude sur la marche de ce processus relevés à l'issue de leur dernière réunion dont la non-prise en compte par le comité exécutif Itie-RDC les conduira à mettre en application leur décision.

Dans une déclaration faite fin juillet, des organisations de la société civile membres du Réseau Sud-Congo, impliquées dans la mise en œuvre de l’Itie-RDC, qui se sont réunies le 25 juillet à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, pour faire l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en RDC ont dit avoir relevé des points de satisfaction mais également d’inquiétude.

Parmi les points positifs relevés, il y a notamment la continuité de financement du processus l’Itie-RDC par le gouvernement, la publication par le comité exécutif de l’Itie, du Rapport Itie-RDC 2016 dans le délai, ainsi que la poursuite normale du processus de recrutement de l’administrateur indépendant devant travailler sur les rapports 2017 et 2018. Ces organisations disent, par ailleurs, s’inquiéter du fait que le comité exécutif n’assure plus le leadership de la mise en œuvre de l’Itie en RDC. En effet, font-elles remarquer, depuis octobre 2018, le comité exécutif ne s’est plus réuni pour orienter et contrôler la mise en œuvre de l’Itie-RDC. Ces associations regrettent également que, plus de deux ans après le départ de l’ancien coordonnateur national, le comité exécutif n’ait jamais respecté sa propre décision de recruter un nouveau coordonnateur national, en dépit des plusieurs demandes émanant de la société civile. « Les membres du gouvernement ont toujours obstrué ce recrutement pour des raisons inconnues », font savoir ces organisations qui désavouent également le fait que, plus de deux ans après la publication du rapport d’audit de l’exercice 2015 réalisé par le Cabinet Ernest and Youngs, les recommandations dudit rapport n’ont jamais été mises en œuvre pour améliorer la mise en œuvre de l’Itie et ainsi rendre efficace le travail du secrétariat technique.

Ces organisations fustigent, en outre, le fait que les comptes financiers de l’Itie-RDC des années 2016, 2017 et 2018 n’ontt jamais fait l’objet d’un audit indépendant organisé par le comité exécutif. Ce qui serait, selon elles, anormal pour une institution chargée de promouvoir la transparence dans le pays. Parmi les autres points d’inquiétudes il y a également la faible communication du comité exécutif et du secrétariat technique sur le processus de validation de la RDC ainsi que le manque de visibilité, faute des réunions du comité exécutif dont souffre le suivi de la mise en œuvre du Plan de travail adopté par les parties prenantes.

Après cette analyse, ces organisations recommandent au Comité exécutif de lancer le processus de recrutement du nouveau coordonnateur national au plus tard fin octobre 2019. Faute de le faire dans ce délai, menacent-elles, les organisations signataires de cette déclaration seront en droit de suspendre leur participation à toute activité du processus  l’Itie-RDC. Il est également attendu du comité exécutif de procéder à la mise en œuvre de recommandations du rapport d’audit des comptes de l’exercice 2015 et d’organiser l’audit par un cabinet indépendant sélectionné par le comité exécutif, des comptes des exercices comptables de 2016, 2017 et 2018. Ces organisations, qui exigent du secrétariat technique de partager les informations sur le processus de validation de l’Itie-RDC avec toutes les parties prenantes, exhortent, par ailleurs, les industries extractives à évaluer aussi la mise en œuvre du processus Itie en RD Congo et de partager leurs conclusions avec les autres parties prenantes.

Lucien Dianzenza

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