Inégalités dans le monde : 1% des plus riches possède plus de deux fois la richesse de 90% de la population planetaire

Lundi 27 Janvier 2020 - 15:15

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L'ONG Oxfam a publié son rapport annuel sur les inégalités dans le monde. Elle relève que 1% des plus riches de la planète possède plus de deux fois la richesse de 90% de la population mondiale. Et les vingt-deux hommes les plus riches détiennent plus de richesses que l’ensemble de la population féminine du continent africain.

Les inégalités n'ont cessé de se creuser dans le monde, où 2 153 milliardaires possèdent l’équivalent de la richesse de 4,6 milliards de personnes, soit 60% de la population mondiale. Des chiffres qui dépassent l'entendement, selon Oxfam. Or, près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 5,5 euros (3250 F CFA) par jour, le seuil de pauvreté tel que l'a défini la Banque mondiale.  Ce sont les femmes qui endurent le plus les effets des inégalités. Pourtant elles et leur travail non rémunérés constituent une part importante de l’économie. Leur contribution à l’économie s’élève à environ 10 800 milliards de dollars par an, soit trois fois plus que la valeur du secteur des technologies, selon Oxfam. La richesse des vingt-deux hommes les plus fortunés est égale à celle de l’ensemble de la population féminine africaine. Le travail domestique qui pèse sur les femmes les éloigne de la vie politique et sociale. Ce qui ne leur permet pas de faire entendre leur voix, souligne le rapport.

Cinq faits choquants sur les inégalités extrêmes

1. Une minorité puissante aux poches pleines

Les milliardaires du monde se partagent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, qui comptent pour 60 % de la population de la planète. En parallèle, environ 735 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté.

2. Des richesses sous-imposées

Pour chaque dollar de recette fiscale, seulement quatre centimes proviennent des impôts sur la fortune. Les très grandes fortunes se déroberaient à leurs responsabilités fiscales à hauteur de 30 %. Alors que la fortune des personnes les plus privilégiées connaît un essor fulgurant, celles-ci sont également soumises aux taux d’imposition les plus bas depuis des décennies, tout comme les multinationales dont elles sont les propriétaires. En parallèle, les citoyennes lambda se voient obligées de payer des impôts.

3. Des services publics sous-financés

 258 millions d'enfants, soit un sur cinq, n'ont pas les moyens ou le droit d'aller à l'école. Pour cent garçons en âge de fréquenter l'école primaire qui ne sont pas scolarisés, cent vingt et une filles se voient refuser le droit à l'éducation. Au même moment, les services publics pâtissent d’un manque de financement chronique, ou sont sous-traités à des entreprises qui en excluent les moins privilégiés. Dans de nombreux pays, l’accès à une éducation décente et à des soins de santé de qualité est devenu un luxe que seules les personnes les plus riches peuvent s’offrir.

4. Exclus d’une vie meilleure 

Chaque jour, dix mille personnes meurent parce qu' elles n'ont pas accès à des soins de santé abordables. Et chaque année, cent millions de personnes sont contraintes de vivre dans l'extrême pauvreté en raison des coûts des soins de santé. Dans la plupart des pays, être fortuné permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Être pauvre, au contraire, est synonyme de mauvaise santé et d’espérance de vie plus courte. Dans les pays en développement, un enfant d’une famille pauvre a deux fois plus de chance de mourir avant l’âge de 5 ans qu’un enfant d’une famille fortunée.

5. Des inégalités sexistes

Les vingt-deux hommes les plus fortunés au monde possèdent plus que l'ensemble de la population féminine d'Afrique. La valeur du travail de soin non rémunéré effectué par les femmes est évaluée à 10 800 milliards de $ par an. Avec moins de revenus et de biens que les hommes, les femmes représentent la plus grande proportion des ménages les plus pauvres du monde, et cette situation ne cesse de s’aggraver. En outre, elles sont plus susceptibles d’occuper des emplois précaires et mal rémunérés, contribuant à l’économie de marché avec une main-d’œuvre peu coûteuse ou gratuite. Les inégalités ne sont pourtant pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques. Malgré la redistribution d'une partie de son patrimoine à des causes humanitaires, Bill Gates a vu sa fortune doubler depuis qu’il a quitté la direction de Microsoft, indique le rapport. Pauline Leclerc, porte parole d’Oxfam France, dénonce "un système économique défaillant et qui dysfonctionne" et parle d' "absurdité".

Noël Ndong

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