Infrastructures : La RDC engagée dans des projets routiers régionaux

Lundi 9 Décembre 2019 - 18:00

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 Le pays a signé des accords de construction de grandes routes avec ses voisins comme la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie, la République du Congo et le Burundi, dans le but notamment de faciliter et de booster le commerce interrégional.

La Tanzanie, le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) ont conclu, le 3 décembre, un accord pour la construction d'un chemin de fer à écartement normal les reliant, dans le but de faciliter les transports. Les ministres des Transports des trois pays, Isack Kamwelwe (Tanzanie), Jean Bosco (Burundi) et Roger Biasu (RDC) ont signé l'accord dans la ville portuaire de Kigoma, en Tanzanie. 

Selon Isack Kamwelwe, ministre tanzanien des Travaux publics, des transports et de la communication, cette voie reliera les deux pays au port de Dar es Salam, en Tanzanie. Les études de faisabilité menées par HP Gulf of Germany pour ce grand projet de chemin de fer seront achevées à  fin janvier 2020. La première phase de construction débutera au district d'Uvinza, dans la région de Kigoma, au nord-ouest de la Tanzanie jusqu'à Gitega, via la région de Msongati, au Burundi, couvrant une étendue de 240 km. Le chemin de fer sera ensuite étendu aux régions orientales de la RDC, conformément à l'accord.

Route à péage Kasomeno - Mwenda

Par ailleurs, la Zambie et la RDC ont conclu un protocole d'accord pour la construction de la route à péage Kasomeno - Mwenda et du pont de Luapula. Lors de la cérémonie à cet effet, indique le site constructionreviewonline.com, Vincent Mwale, ministre du Logement et du développement des infrastructures de la Zambie, a expliqué les avantages socio-économiques que le projet offrira aus deux Etats. Il a déclaré que le projet créera des emplois directs et indirects, décongestionnera le poste frontière de Kasumbalesa, augmentera les revenus directs des deux pays, renforcera la sécurité des frontières et améliorera le commerce.

Le projet de route à péage Kasomeno – Mwenda et du pont de Luapula, qui sera un partenariat public-privé, apprend-on, sera réalisé sur la base du « Build-Operate-Transfert » (construction, exploitation et transfert) et sera remis aux deux gouvernements une fois achevé. Cette technique est une modalité de réalisation de projets tant publics que privés dans différents domaines socio-économiques qui repose principalement sur le modèle du « project financing/project finance », une technique de financement où les prêteurs acceptent de financer un projet en se fondant uniquement sur sa rentabilité et sa valeur propre.

Ce projet, indique-t-on, est le seul du genre sur le continent combinant une installation frontalière à guichet unique comprenant des routes, des ponts, une piste d'atterrissage et des installations de péage.

Pont route-rail Kinshasa-Brazzaville

En outre, en marge de l’Africa investment forum qui s'est tenu à Johannesburg (Afrique du Sud), la RDC et la République du Congo ont signé, le 12 novembre, un accord interétatique pour accélérer le projet de pont route-rail reliant Brazzaville et Kinshasa.

L’ouvrage consiste en un pont à péage de 1,575 km de long, au-dessus du fleuve Congo. Il comprend une voie ferrée, une route à double ligne, des passages piétons et un poste de contrôle frontalier de chaque côté. Il sera connecté aux infrastructures routières existantes dans chaque pays. Son coût était estimé à quatre cent cinquante-neuf millions de dollars américains en 2017.

Selon les estimations, ce pont route-rail permettra d’augmenter le trafic actuel entre les deux villes (qui est actuellement à sept cent cinquante mille personnes et à trois cent quarante mille tonnes de fret par an), à plus de quatre millions de personnes et plus de trois millions de tonnes de fret d’ici à 2025.

Interconnexion avec l'Ouganda

Toujours en novembre dernier, lors du sommet RDC-Ouganda, les deux pays ont signé des accords pour travailler sur les principaux réseaux routiers dans les vingt-quatre mois, devant les relier afin de faciliter les affaires ainsi que pour accroître le commerce et les investissements entre eux.

La distance totale des trois principaux réseaux routiers sera de 1 182 km dans les vingt-quatre mois après que les ministres respectifs se sont mis d'accord sur les détails de la mise en œuvre. Le projet comprend 24 km de route Bunagana-Goma jusqu'à Rutshuru en RDC; une route de 977 km entre le poste frontière de Mpondwe, dans l'ouest de l'Ouganda, et Beni en RDC; et une route de 180 km entre Goli, dans le nord de l'Ouganda, et Beni. «Nous avons l'intention de développer ou de construire des infrastructures afin de pouvoir mener une activité économique pour conduire à la croissance économique au profit de nos populations. Comme vous le savez, en l'absence de développement, la pauvreté s'installe et devient un vecteur d'instabilité », avait déclaré Félix Tshisekedi, le chef de l'Etat congolais.

Lors du lancement du forum, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, avait cité des données commerciales officielles qui montrent que la RDC est l'un des principaux marchés d'exportation de l'Ouganda. Les exportations totales de ce pars vers son voisin, en 2018, s'élevaient à cinq cent trente-deux millions de dollars, dont les exportations commerciales informelles valaient trois cent douze millions de dollars, tandis que le commerce formel représentait deux cent vingt et un millions de dollars. La RDC n'exportant que trente millions de dollars de marchandises en Ouganda.

Pour sa part, Evelyn Anite, ministre d'État ougandaise à l'Investissement, avait précisé que la signature des accords ouvrira un marché de quatre-vingts millions de dollars en RDC aux entreprises ougandaises et un autre de quarante millions en Ouganda en RDC pour le commerce de plusieurs marchandises. « Quelles sont ces marchandises? Ciment, matériaux scolaires, matériaux de construction. Nous avons une entreprise dans ce pays qui fabrique dix mille couvertures en un mois, mais seulement trois mille sont consommées dans le pays parce que la taille de la population est petite. Donc, il y a beaucoup de ressources naturelles dont disposent les Congolais. Ils ont de l'or, de l'huile de palme. S'ils peuvent traiter cela et l'apporter à notre pays, ce déséquilibre commercial avec le temps va s'améliorer », avait déclaré Evelyn Anite, citée par la Voie de l'Amérique.

La RDC cherche à rejoindre la Communauté de l'Afrique de l'est, ce qui l'ouvrira davantage au commerce avec les États membres de cette communauté considérée comme l'une des plus prospères en Afrique.

Selon le site theeastafrican.co/ke, le besoin d'une meilleure infrastructure routière entre la RDC et l'Ouganda s'est fait sentir au début de cette année lorsque le Rwanda a fermé sa frontière avec l'Ouganda. Cela a ralenti la circulation des marchandises car des centaines de camions à destination de la ville de Goma, dans l'est de la RDC, en passant par le poste frontière de Cyanika, ont été réacheminés vers le poste frontière de Bunagana. Cette route, au sud-ouest de l'Ouganda et Goma, n'est que de 76 km mais elle est presque impraticable et peu sûre, indique le média.

 

 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Une route en construction / DR

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