Opinion

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Inquiétude

Mardi 14 Mars 2017 - 13:54

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Plus les jours passent plus la crainte grandit, en Afrique, de voir la France s’enfoncer à très court terme dans un désordre politique qui pourrait avoir de graves conséquences pour ses partenaires s’il débouche sur une crise de grande ampleur. Confrontée à de fortes tensions sociales dans les banlieues de ses grandes villes et à un endettement public dangereusement élevé alors même que ses dirigeants s’affrontent à fleurets démouchetés dans le cadre d’une campagne présidentielle dont nul ne sait ce qu’il sortira, la nation française apparait déchirée, instable, en proie à des troubles profonds qui pourraient la plonger dans une sorte de « mai 68 » aux effets imprévisibles.

Si les pays africains francophones s’inquiètent de voir leur principal partenaire extérieur se déstabiliser ainsi de l’intérieur c’est d’abord, bien sûr, parce que la France n’a pas cessé depuis leur accession à l’indépendance, au début des années soixante du siècle précédent, de les aider à prévenir ou à gérer les crises qui les menaçaient. Mais c’est aussi parce que la combinaison actuelle des tensions politiques et des difficultés économiques pourrait générer une crise monétaire dont le franc CFA, notre monnaie commune, paierait les conséquences au prix fort. L’essentiel des réserves des quinze pays membres de cette zone étant conservé à Paris dans les caves de la Banque de France, la faillite plus ou moins déguisée de l’Hexagone provoquerait, en effet, un tsunami monétaire auprès duquel la dévaluation brutale le 11 janvier 1994 sous l’impulsion du Premier ministre d’alors Edouard Balladur apparaitrait comme une simple vague.

L’inquiétude est d’autant plus grande dans les différentes capitales de la Zone franc CFA qu’aucun des prétendants à la succession de François Hollande ne parle sérieusement des relations qu’il instaurera, ou maintiendra avec l’Afrique s’il est élu dans deux mois. Exactement comme si cette partie du monde n’existait pas à leurs yeux alors même qu’elle constitue l’une des assises de l’influence française dans les organes dirigeants de la communauté internationale.

Qu’il nous soit donc permis de dire au futur président de la République Française qu’il devrait s’employer, dès maintenant et sans attendre le verdict des électeurs, à rassurer les partenaires africains de la France car demain il ne pourra évidemment pas rattraper le temps perdu.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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