Insécurité transfrontalière : le groupe islamiste Boko Haram menace des pays voisins du Cameroun

Lundi 29 Décembre 2014 - 16:45

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La situation qui prévaut actuellement dans l’extrême-nord du Cameroun est très tendue avec les attaques répétées par des membres présumés de Boko Haram qui sèment la terreur dans le nord-est du Nigeria. 

Depuis plusieurs mois, les islamistes multiplient les incursions dans l’extrême-nord du Cameroun, le long de la frontière avec le Nigeria. Le dimanche 28 décembre par exemple, l’armée a affronté une nouvelle fois les islamistes de Boko Haram qui avaient investi un camp militaire dans la localité d’Achigachia. Les assaillants sont même parvenus à hisser leur drapeau dans le village, à l’issue de violents combats. Quelques heures après, l’armée a pu organiser une riposte pour la reprise du camp d’Achigachia.

Les affrontements ont fait de nombreux morts au sein des populations. Selon certains témoignages, cette situation a poussé sur les routes des milliers de personnes qui tentent de fuir vers les localités moins exposées aux attaques de Boko Haram. Ces attaques coordonnées et étendues le long de la frontière avec le Nigéria, dans la région de l’extrême-nord du Cameroun, tendent à traduire un changement de stratégie de la part des assaillants, qui consiste à distraire les troupes camerounaises et à les rendre plus vulnérables face à la mobilité des sites d’agression.

En quelques mois, le mouvement armé a conquis une vingtaine de localités du nord-est du Nigeria et a proclamé un « califat » dans les zones sous son contrôle, en écho au « califat » décrété par les djihadistes de l’État islamique (EI) dans des régions conquises à cheval sur l’Irak et la Syrie. L’extrême nord du Cameroun et le Niger subissent de plus en plus d’incursions sanglantes. Le Tchad voisin redoute aussi des attaques. Hors du Nigeria, c’est l’extrême-nord du Cameroun qui est visé. Les responsables militaires y sont convaincus que Boko Haram cherche à instaurer un État islamique non seulement au Nigeria mais aussi au Cameroun.

Si la menace est de plus en plus régionale, la réponse ne semble pourtant pas à la hauteur. Le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria étaient censés avoir envoyé 2.800 soldats le long de leurs frontières en novembre pour épauler les militaires nigérians sur place. Mais aucun déploiement n’a été annoncé pour l’heure. Rappelons que le groupe Islamiste retient toujours 219 lycéennes enlevées en avril dernier à Chibok (nord-est), un kidnapping qui avait scandalisé le monde entier.

Yvette Reine Nzaba