Intense et fructueuse visite du président Denis Sassou N'Guesso en Italie

Samedi 28 Février 2015 - 16:15

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Le chef de l’Etat et son importante délégation sont repartis de Rome avec, dans les valises, d’importants accords signés et l’amorce d’une coopération renforcée.

La visite du chef de l’Etat en Italie s’est achevée samedi. Visite resserrée, de trois jours, mais intense et très fructueuse et au cours de laquelle au moins six accords importants pour le futur de la coopération italo-congolaise ont été signés. Une coopération que les deux partenaires entendent poursuivre, consolider et diversifier dans le futur dans les domaines nombreux et variés qu’un chassé-croisé de plénipotentiaires et d’hommes d’affaires des deux pays a permis de désigner au cours des deux derniers mois.

Visite au cours de laquelle l’économie était au cœur de toutes les activités du président jeudi, vendredi et samedi. Mais visite aussi au cours de laquelle les autorités italiennes au sommet ont tenu à montrer à leur hôte toute l’estime et la reconnaissance qu’elles nourrissent à son endroit. Jeudi, le président a rencontré pour la première fois le président italien Sergio Mattarella. Elu, début février, M. Mattarella recevait en la personne de Denis Sassou Nguesso l’un des tout-premiers chefs d’Etat africains à fouler les allées du Quirinal depuis son élection.

Puis, Denis Sassou N'Guesso s’est rendu au Palais Chigi, siège de la primature italienne. Dans une ambiance décontractée, il y a été reçu en déjeuner de travail par le premier ministre Matteo Renzi. Les deux hommes s’étaient rencontrés à Brazzaville en juillet dernier ; il s’agissait de poursuivre et de concrétiser les engagements qu’ils avaient pris l’un à l’endroit du pays de l’autre à cette occasion. Le déjeuner de travail a entièrement rempli sa fonction, puisque deux premiers accords y ont été signés.

Mais, naturellement, c’est dans le domaine du pétrole, voie royale de la coopération entre le Congo et l’Italie, que les rapports ont été les plus nombreux, les plus qualifiants et les plus symboliquement marquants. Ainsi,  les deux accords signés avec le géant pétrolier ENI, présent au Congo depuis les années 1960, ont été suivis d’un protocole d’entente entre les FS, les chemins de fer italiens et la partie congolaise, pour l’amélioration de la voie ferrée Pointe-Noire-Brazzaville. Sont particulièrement visées les infrastructures de cette épine dorsale de l’économie congolaise, le know-how italien voulant contribuer à son amélioration.

Le CFCO au coeur des discussions

Un autre volet de cet accord signé par Michele Mario Elia, Administrateur délégué des FS et Jean-François Coutin, directeur général du Chemin de fer Congo océan (CFCO) concerne plus particulièrement le domaine de la formation et de l’assistance technique aux chemins de fer congolais. Les FS assureront la formation des agents et apporteront leur support technique. Pendant ce temps, Italferr, société relevant des FS, continue de suivre l’évolution du chantier du quartier Kintélé (au nord de Brazzaville) pour lequel Congo et Italie ont signé un accord en juillet dernier, lors du passage à Brazzaville de M. Matteo Renzi.

Un autre protocole d’entente a été signé avec le vice-ministre à l’Economie, Carlo Calenda. Il concerne l’engagement de la partie italienne dans le domaine de l’élevage bovin et de toute la filière de l’élaboration de la viande. M. Calenda, on s’en souvient, est venu à Brazzaville début janvier, à la tête d’une délégation de plus de 60 industriels italiens, représentant des PME et de grosses sociétés italiennes de référence au niveau du marché mondial.

 Aussi bien les rencontres avec les officiels politiques que celles avec les industriels ont voulu souligner la volonté congolaise, saluée à maintes occasions par les responsables italiens, de placer le pays parmi les économies émergentes à forte croissance durable d’ici à 2025. C’est pourquoi, les accords avec des partenaires bilatéraux ont été nombreux et significatifs eux aussi. À titre d’exemple, le Campidoglio, la mairie de Rome, s’est engagée à fournir des services urbains au Congo.

Saluant le président Denis Sassou N'Guesso à leur rencontre vendredi, le maire de Rome Ignazio Marino a positivement répondu au souci du président de voir les principales villes congolaises fonctionner avec les standards normaux dans tous les compartiments qui assurent aux habitants d’une ville les conditions ordinaires de vie en agglomération. La mairie a donné sa disponibilité. Elle devrait à terme aussi aider à la réalisation à Brazzaville d’une importante exposition sur les explorateurs du passé au Congo. Le regard de tous va, bien entendu, vers Pierre Savorgnan de Brazza dont les racines italiennes ne sont ignorées de personne.

Agriculture, électricité, production d’engrais et exploitation des minerais hors pétrole ont également été au centre des accords que les officiels du Congo rapportent à Brazzaville. Le tout dans cet esprit de « gagnant-gagnant » que l’Italie a écrit au fronton de sa coopération avec les pays africains. Trois d’entre eux, particulièrement, ont été placés au cœur du dispositif stratégique de l’économie italienne. Mozambique, Congo et Angola sont d’ailleurs les trois pays que M. Matteo Renzi avait visités en juillet, pour ce qui restera la première visite d’un premier ministre italien en Afrique sub-saharienne.

Lucien Mpama