Interview. Aurélien Rodrigue Kaya: « Le métier d’opérateur ou de manager culturel au Congo renvoie presque au miracle »

Jeudi 11 Avril 2019 - 23:14

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Les auditeurs de plus en plus nombreux ne tarissent pas d’éloges à l'égard de l'animateur. Aurélien Rodrigue Kaya, passionné de musique, a été nommé tout dernièrement directeur des informations à la radio école NTI, à Pointe-Noire. Journaliste, animateur et promoteur culturel, il est devenu au fil des ans un personnage considérable dans le milieu de la culture et des arts congolais.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Dénicheur de talents, comment se fait la promotion des artistes que vous accompagnez ?

Aurelien Rodrigue Nkaya (A.R.K.) : La promotion commence par la radio et ensuite on se bat pour que les artistes se produisent sur différentes scènes de la place. En ce moment, j’accompagne K Musica qui évolue dans le ndombolo, dont le dernier album "Mad Rush 777 étincelles", cartonne sur les ondes nationales et les grandes places publiques. Cet engouement du public est l’une des raisons qui nous a poussés à mettre en place une tournée nationale. On espère conquérir le public congolais via des concerts gratuits dans les différents départements du pays. K Musica a participé, en février 2018, à la 14e édition du Festival sur le Niger au Mali, à Segou précisément, où il a été bien accueilli. En dehors de ce groupe, notre label accompagne d’autres artistes à l’image de Berléa, une jeune étoile qui fait de la musique de recherche, avec des thématiques variées et se fait petit à petit un nom.

L.D.B.C. : Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?

A.R.K. : Le métier d’opérateur ou de manager culturel au Congo renvoie presque au miracle, tant les difficultés sont nombreuses: la recherche des finances, des partenaires, du matériel, des salles de production, enfin la promotion des artistes. Ce sont de longues procédures qui parfois n’aboutissent pas. Il faut alors être assez fort pour ne pas baisser les bras. De plus, la politique culturelle du pays n’est pas vraiment développée et ne favorise pas l’épanouissement de ce secteur.

L.D.B.C. : Comment se fait cet accompagnement ?

A.R.K. : Il commence par une formation car il n’existe pas d’écoles de musique ou d’art de la scène… Ce sont les églises, la rue, les centres culturels qui forment et offrent le minimum possible de connaissances pour ceux qui en ont besoin. Et les groupes qui viennent nous consulter sont généralement organisés de façon traditionnelle. Ce qui fait que notre accompagnement commence par la structuration, puis vient le suivi de leur carrière. On leur enseigne, par exemple, comment élaborer et développer un projet. Bref, on embrasse quasiment tout, on passe de l’administrateur, chargé de communication, à l’agent.

L.D.B.C. : A combien s’élève le coût de cet accompagnement ?

A.R.K. : On ne parlera pas de coût, mais plutôt de petits arrangements entre l’artiste et la maison de production. C’est un contrat de respect mutuel. Et si on n’arrive pas à trouver des marchés pour promouvoir le produit, on se sépare le plus simplement possible. Au cas où on trouverait un terrain d’entente, on se rétribue les recettes. En général, l’artiste prend 80% et nous le reste.

 L.D.B.C. : Parlons de votre passion pour la radio

A.R.K. : A la radio comme à la télévision, je fais de l’animation. Ça n’a rien à avoir avec ce que je fais avec mon label. J’accompagne toutes les vocations artistiques et culturelles au Congo.  Dans ce lot, il y a également des artistes qui nous contactent, soit pour les accompagner dans la rédaction des dossiers de presse ou pour l’écriture de leur projet. Donc au niveau de la radio, j’apporte mon assistance à toute personne qui me sollicite.

Propos recueillis par Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Aurelien Rodrigue Nkaya

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