Interview. Brigitte Olga Manckoundia : « Pour l’année 2018, nous comptons poursuivre avec la dynamique de diversification de nos produits et services »

Dimanche 31 Décembre 2017 - 12:18

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Après la réouverture récemment du bureau de poste de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza, par le ministre de tutelle, Léon Juste Ibombo, la Société des postes et de l’épargne du Congo (Sopéco) met déjà le cap sur 2018. Sa directrice générale, Brigitte Olga Manckoundia, espère, pour y parvenir, obtenir le financement nécessaire pour poursuivre la dynamique de diversification des produits et services. 

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B). Mouyondzi, dans la Bouenza, a récemment marqué une nouvelle étape dans le redéploiement des bureaux de postes au Congo. Que peut attendre la population de ce nouveau bureau ?

Brigitte Olga Manckoundia (B.O.M.) Nous avons senti l’enthousiasme de la population de Mouyondzi le jour de la réouverture officielle de leur bureau de poste.Elle est heureuse de renouer avec les services postaux et financiers offerts par des professionnels du métier de La Poste.

L.D.B. Pourquoi avez-vous résolu de concilier services postaux et internet ? Quelles autres innovations votre département a voulu placer dans ce bureau de poste?

B.O.M. : Les Postes qui ne veulent pas disparaître, innovent ; et pour le faire, elles se servent des TIC. La Sopéco ne veut pas rester en marge de cette dynamique. Pour ce bureau de poste, le Centre multi médias offrira effectivement beaucoup de nouveaux produits. Il faut aussi dire que la Sopéco se voudrait être un acteur de la réduction de la fracture numérique.

L.D.B. Après Mouyondzi, quelle est la prochaine étape, et pourquoi ?

B.O.M. : Pour ceux qui l’ont suivi, monsieur le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique a annoncé que la prochaine étape sera Mossaka. Bien sûr, à condition  de trouver un financement, car il s’agit d’investir. Mossaka est un important centre d’affaires. Dans le passé, l’apport de cette localité dans les recettes des produits et services postaux était considérable.

L.D.B. Combien de bureaux à ce jour sont rouverts dans le cadre de ce programme ?

B.O.M. : Dans le programme institué par le département en charge de La Poste, en collaboration avec le Sopéco, quatre bureaux de poste sont déjà rouverts au public, à savoir les bureaux de Madingou, Ngo, Abala et Mouyondzi.

L.D.B. Vous manifestiez, il y a quelques mois, lors d’une interview, l’intérêt pour l’Etat de soutenir le service public de la poste. Votre cri du cœur a-t-il été entendu ?

B.O.M. : Pour l’heure, nous sommes en attente du geste de l’Etat, qui va nous permettre de réaliser des projets porteurs, afin de booster notre activité. De même, nous sollicitons de l’Etat, propriétaire de  cette entreprise, un regard bienveillant vis-à-vis des postiers qui peinent à boucler les fins de mois, suite aux difficultés de paiements des salaires. En effet, il demeure difficile pour la Sopéco en son état (aggravé par les conséquences de son démembrement) de faire face  aux dépenses salariales. De plus, outre son environnement concurrentiel, ainsi que les multiples produits de substitution nés des TIC, cette entreprise ne dispose pas de mêmes atouts que les entreprises publiques sœurs qui ont la mission d’offrir des services « jugés indispensables » par la population…

L.D.B. Plusieurs secteurs d’activités sont secoués par la crise financière qui frappe le Congo depuis la chute du prix du pétrole. Comment la Poste s’arrange-t-elle pour exister ?

B.O.M. : On parle encore de la Sopéco, parce que depuis quelques années, la priorité est accordée aux dépenses liées à l’exploitation. Si les services d’exploitation cessent de fonctionner, naturellement, on ne parlera plus de cette entreprise. Malheureusement, nous avons du mal à faire face régulièrement au paiement des salaires de ceux qui font « tourner la machine ».

L.D.B. La Poste a introduit de nouveaux produits financiers qui, semble-t-il, souffrent de manque de visibilité. A quoi est du cet état de fait ?

B.O.M. : La communication sur les services financiers postaux, conformément aux dispositions contractuelles, est à la charge de nos partenaires. Nous allons effectivement faire un effort de les pousser à dynamiser la mise en œuvre de la politique de communication définie de commun accord avec la Sopéco.

L.D.B. Comment envisagez-vous la Poste congolaise de 2018 ?

B.O.M. : Pour l’année 2018, nous comptons poursuivre avec la dynamique de diversification de nos produits et services. Nous espérons que la concession officielle du service postal universel, attendue depuis dix ans,  deviendra une réalité  cette année. Cette concession, en effet, exige la mise à niveau de l’opérateur bénéficiaire, qui devra mieux servir la population.

Propos recueillis par Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Brigitte Olga Manckoundia

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