Interview. Liss Kiyindou : « Nous avons un héritage qu’il ne faut pas seulement contempler, mais qu’il faut exploiter ! »

Vendredi 12 Janvier 2018 - 19:14

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Liss Kiyindou est à ce jour l'une des plus importantes écrivaines congolaises sur l'espace littéraire parisien. Entre sa profession d'enseignante et sa vie conjugale, elle s'intéresse à la plume. A travers cet entretien, elle dévoile la passion littéraire qu'elle veut partager avec ses contemporains.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Liss Kiyindou, que faites-vous dans la vie ?

Liss Kiyindou (L.K.) Je suis professeur dans le secondaire. Bien que je sois diplômée en lettres modernes, et non en lettres classiques, j’enseigne aussi le latin en plus du français.
L.D.B. : Qu’est-ce qui vous a amené dans le monde du livre ?
L.K.: Je ne peux pas dire à quel moment précisément je suis arrivée dans le monde du livre, car j’ai l’impression, au contraire, d’avoir toujours baigné dans ce monde. Les livres constituent mon univers depuis que je suis toute petite, car il y en avait beaucoup à la maison, et les livres sont les cadeaux que je recevais le plus. Il faut dire que mes parents étaient tous deux enseignants. Plus tard, avec l’apparition des nouvelles technologies, j’ai eu envie de partager mes impressions de lecture avec les autres. Tenir un blog et observer les réactions que peuvent provoquer mes articles est une activité passionnante, bien que chronophage. Je publie moins d’articles qu’il y a quelques années, étant donné les responsabilités et les activités qui se multiplient, mais on peut retrouver mes articles sur les blogs.
Et puis, encouragée par des proches qui avaient lu mes manuscrits, je me suis décidée de publier. Ainsi, que je lise, que je publie des articles ou des livres, j’habite pleinement le monde des livres.
 L.D.B. : Pouvez-vous édifier nos lecteurs sur l’œuvre qui constitue votre parcours de femme de lettres ?
L.K. : A ce jour j’ai publié sept livres : deux recueils de nouvelles, « J’espère » et « Détonations et Folie » ; un recueil de poésie, « La Morsure du Soleil » ;  un roman, « Chêne de Bambou » ; et deux essais « L’Expression du Métissage  dans la Littérature Africaine et Négritude » et « Fleuvitude ». Et ma dernière publication est une œuvre pour la jeunesse, car je pense que la littérature de jeunesse est un terrain que les auteurs doivent investir. Il faut proposer à nos jeunes des lectures qui leur parlent du continent, des livres qui les édifient tout en éveillant chez eux l’amour des mots. Le livre « Mwanana, la petite fille qui parlait aux animaux » sera, je l’espère, suivi d’autres volumes pour la jeunesse.
J’ai également participé à divers livres collectifs, comme « Sous mes paupières » », du collectif Palabres autour des Arts ; « Sirène des Sables », une initiative des femmes écrivaines du Congo-Brazzaville ; « l’Anthologie des 60 ans de la Littérature Congolaise » ; L’hommage à Patrice Lumumba « Ce soir quand tu verras Patrice, un appel à l’éveil de la conscience panafricaine » ; Un autre livre, en hommage au doyen Bernard Dadié qui a fêté ses cent ans, va paraître sous peu. 
 L.D.B. : Avez-vous un penchant sur un genre littéraire quelconque ?
L.K.: Au départ on n’a pas de penchant spécifique pour un genre littéraire, mais selon les projets littéraires, on s’aperçoit que c’est tel genre ou tel autre qui correspond pour donner corps à ce projet.

L.D.B. : Votre plus grand rêve pour l'année 2018 ?

LK : Mon plus grand rêve ? Question bien difficile, car on nourrit toujours plusieurs rêves, que ce soit sur le plan professionnel, sur le plan littéraire, familial, sur le plan de la santé… Mais en ce début d’année 2018, si je dois émettre un souhait, c’est celui que Dieu m’accorde la santé et la longévité nécessaires pour faire aboutir mes projets de tous ordres.

L.D.B. : Un mot de la fin ?
L.K. : La littérature congolaise fait preuve d’une vitalité qui ne faiblit pas : des livres paraissent chaque année et même des projets de livres collectifs voient le jour depuis quelques temps. Je viens de citer l’exemple de « l’Anthologie des 60 ans de la littérature congolaise», qui réunit plus de vingt-cinq auteurs congolais et l’initiative des femmes écrivaines du Congo Brazzaville, qui se sont organisées et ont publié « Sirènes des Sables». Mais ces livres sont-ils lus ? Il ne suffit pas de connaître les auteurs de nom, il faut aussi lire leurs textes, leurs œuvres. Nous avons un héritage qu’il ne faut pas seulement contempler, mais qu’il faut exploiter ! Aimons-nous, lisons et partageons nos lectures ! 
 

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

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