Interview. Mambou Loemba: « Les autorités doivent former une synergie pour rehausser le niveau du tennis au Congo»

Mercredi 5 Septembre 2018 - 16:00

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Le président du Club Tennis Elaïs vient d'organiser, pendant deux mois à Pointe-Noire, la dix-huitième édition du stage vacances dit " Elaïs Sport pour tous". Au terme de cette activité au cours de laquelle plusieurs enfants ont été initiés au  tennis, il nous dresse le bilan et parle de ses projets pour le développement de ce sport au Congo.

 

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : La 18e édition du stage vacances Elaïs vient de s’achever. Quel bilan dressez-vous ?

Mambou Loemba (M.L.) : L’édition de cette année a été un véritable succès, ce stage  a duré deux mois. De nombreux enfants ont pris part à cette initiative qui s’est déroulée dans trois disciplines, notamment le mini-foot, le basketball et le mini-tennis. Ainsi donc, mon plaisir était de voir tous ces enfants réunis pour un même objectif : le tennis.

L.D.B.: Qu’envisagez-vous pour ces enfants en les initiant au tennis ?

M.L. : Nous souhaiterions un jour que le Congo remporte des trophées de renommée internationale à travers ce club. D’où, notre engagement à préparer cette pépinière nationale.Tels qu’ils se forment, nous avons tous la conviction qu’un jour, ces enfants seront prêts à affronter les grandes compétitions internationales du tennis. Et comme l’avait su le dire le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, dans son programme « Plus loin ensemble », nous pensons que c’est dans sa vision d’homme de conviction, avec un esprit de challengeur pour le sport, qu’il a fait construire le complexe sportif de Kintélé aux normes internationales afin que les jeunes sportifs congolais aillent plus loin dans le sport de haut niveau.  Ces installations de haut niveau  témoignent l’engagement solennel du chef de l’Etat de faire des athlètes congolais des futurs grands champions.

L.D.B.: Aviez-vous un mot à l’endroit des parents qui soutiennent votre initiative en intégrant leurs enfants dans le Club Elaïs ?

M.L. : Notre club est ouvert toute l’année à tous les enfants dont les parents souhaitent les voir continuer avec les entraînements de tennis. Je peux vous citer un  exemple :  en Suisse,  un enfant de 10 ans s’entraîne au tennis en moyenne dix heures par semaine. Le modèle de réussite des sœurs Venus Williams et Serena Williams,  avec l’assistance acharnée de leur père, Richard Williams, depuis l’âge de 7 ans. Elles sont classées dans le Top 10 des meilleures joueuses chez les dames. Raphael Nadal, grâce à l’assistance de son oncle, Toni Nadal, est classé dans le Top 10 chez les messieurs. Les parents ont donc intérêt à pousser les enfants dès le bas âge vers l’apprentissage des sports pour leur donner l’occasion d’aller plus loin ensemble. Le sport pourrait  aussi être une source de revenu pour certains.

L.D.B. : Quelle place occupe le tennis au Congo ?

M.L.: Une place acceptable et les pouvoirs publics ont le devoir d’accompagner et de soutenir les enfants qui ont plein de volonté pour ce sport. Cette pépinière peut réaliser pour certains le rêve de devenir des champions de demain. Nous appelons donc les autorités compétentes à former une synergie sans relâche pour rehausser le niveau du tennis au Congo. C’est maintenant que nous devons préparer ces enfants à devenir des élites de demain.

L.D.B.: Avez-vous l'ambition d’étendre l’apprentissage du tennis  dans d’autres départements?

M.L. : Oui, après les villes de  Pointe-Noire et de Nkayi dans la Bouenza, mon club et la structure spécialisée dans ce domaine, Gentil Organisateur, prévoient d’organiser, en  décembre prochain, le premier stage "Tennis pour tous" dans la ville d’Oyo, pour les départements du nord du pays.

L.D.B. : Travaillez-vous avec des partenaires  à l’extérieur ?

M.L. : Pour mieux préparer nos futurs athlètes à participer à des grands rendez-vous sportifs, nous  pensons déjà au championnat national de tennis, aux divers tournois continentaux de la Confédération afrcaine de tennis (CAT), aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo, 2024 à Paris et 2028 à Los Angeles. Nous travaillons en collaboration depuis trois ans avec deux académies de tennis du Maroc. La première, Atlantic Tennis Academy ( ATA), à Agadir, avec une connexion en France: l’Académie Haut de Nîmes où nos joueurs  peuvent participer aux tournois d’évaluation. ATA accueille nos joueurs pour les stages de progression . La seconde est Marrakech Sport Center (MSC) basée à  Marrakech.

L.D.B. : Vos projets pour l’année 2019 ?

M.L. : Dans notre feuille de route pour 2018/2019, nous proposons au président de la Fédération, l’organisation, ici à Pointe-Noire, du championnat national de tennis toutes catégories comptant pour la saison sportive 2018. Avec MSC Marrakech, au mois de novembre, il y aura un stage  intensif de progression pour les passionnés du tennis de la ville de Pointe-Noire. Nous envisageons également un tournoi international des jeunes de 14 ans et moins; un stage de formation des coachs avec l’assistance technique de la ITF afin d’assurer à nos futurs champions ici présents un meilleur encadrement. Avec le soutien de nos partenaires, nous demandons à la Fédération congolaise de tennis (Fécoten) de pouvoir nous accompagner à réaliser ces événements inscrits dans notre programme des préparatifs pour les prochains tournois du circuit CAT/ITF 2019.

L.D.B. : Constatez-vous l’engouement pour la pratique du tennis à Pointe-Noire ? 

M.L.: Oui, les faits parlent. Tenez ! En 1990, la Fécoten et la CAT avaient organisé le championnat d’Afrique ici à Pointe-Noire. En 2008, les autorités locales ont  reçu  le grand champion Jo Wilfried Tsonga, classé dans le top 10 mondial des meilleurs joueurs de tennis. Jo Wilfried a fait les échanges de balle avec les enfants  sur ce cours de tennis d’Elaïs. Notre souhait est de les voir prochainement recevoir de nouveaux champions sortis du Club Elaïs. Les enfants  veulent suivre les pas de Jo Wilfried Tsonga. En 2011, Pointe-Noire a accueilli le dernier championnat national de tennis. Je peux dire que la ville de Pointe-Noire peut prétendre devenir  la capitale du tennis congolais avec des répercussions sur le plan économique, le tourisme et le rayonnement de notre ville.

L.D.B. : Une dernière préoccupation ?                                                         

M.L. : Je remercie les partenaires qui nous accompagnent dans l’accomplissement de nos actions sportives, notamment la chaine hôtelière Elaïs, les sociétés Saris Congo, Bralico, Minoco, Globaline, le groupe Niangadou, le Hcicem du Congo, l’ambassade du Congo en France, l’Association solidarité universelle. Nous remercions  le président de la Fécoten, Germain Ikonga, d’avoir fait du Congo le pays hôte du circuit CAT/ITF des joueurs de 14 ans et moins de la zone Afrique centrale. Au gouvernement congolais, nous demandons son soutien avec des mesures fiscales visant à revoir à la hausse, pour les entreprises, la limite fiscale des charges liées au sponsoring. Aujourd’hui, cette limite est fixée à 0.5% du chiffre d’affaires  (Article 113 du code général des impôts).

 

 

 

 

 

Propos recueillis par Faustin Akono et Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Mambou Loemba, président du Club Tennis Elaïs / Adiac

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