Interview. Marcel Julmard Yandza: « L’édition audio est une passerelle pour raviver la flamme littéraire »

Jeudi 4 Juillet 2019 - 22:27

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Ingénieur en électromécanique, l'écrivain congolais en herbe s’est penché vers la version audio pour publier ses œuvres. En dépit de ses maigres moyens, il semble bien se focaliser sur son objectif. Entretien autour de sa maison d’édition en cours et de son dernier ouvrage.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Marcel Julmard Yandza (M.J.Y.) : Né en mars 1989 à Brazzaville, en République du Congo, je suis ingénieur en électromécanique, écrivain et initiateur du programme culturel dénommé « Le vécu », qui vise à promouvoir des histoires et publier des récits personnels en vue de faciliter l’échange d’expériences et la préservation de l’identité culturelle.

L.D.B.C. : Qu’est ce qui justifie le jumelage entre l’ingénierie et l’écriture ?

M.J.Y. : L’ingénierie, c’est la voie académique que je me suis choisi et l’écriture est simplement une belle passion. Ecrire est devenu pour moi une manière d’exprimer mes sentiments quand je n’avais personne avec qui communiquer. Mais, je ne renonce pas à écrire, un jour, sur des thématiques adaptées à mon domaine d’études telles que les systèmes mécaniques, l’hydraulique ou les énergies renouvelables.

L.D.B.C. : Combien d’ouvrages avez-vous déjà rédigés et publiés ?  

M.J.Y. : J’ai déjà écrit et publié chez Edilivre, en 2017, un recueil de nouvelles intitulé "Le bonheur de s’exprimer". Et cette année, en juin, j’ai publié un roman audio "L’ombre du passé", grâce à My Edition, ma maison de publication que nous sommes en train de formaliser, d’ici à la fin de l’année, pour faciliter la parution d’ouvrages en version audio.

L.D.B.C. : Pourquoi avoir transité du manuscrit à l’audio ?

M.J.Y. : La démarche manuscrite pour de jeunes écrivains comme nous n’est pas toujours aisée à cause des exigences financières. J’ai trouvé, à travers l’option audio, une facilité de publication et une accessibilité plus souple pour l’auditeur. En outre, le roman audio est une manière de raviver la flamme littéraire auprès de tous ceux qui ont perdu l’habitude de bouquiner.

L.D.B.C. : Quelle est donc la vision de My Edition ?

M.J.Y. : My Edition, c’est déjà une maison de publication et nous sommes en train de finaliser sa création, dans le but de rassembler de jeunes auteurs et de publier leurs œuvres en version sonore. Les modalités sont flexibles de l’examen jusqu’à la publication et la promotion de l’œuvre. A long terme, nous souhaitons que My Edition adapte également des histoires romanesques en film audiovisuel grâce à une combinaison de clichés et de sons.

L.D.B.C. : My Edition est-elle formellement opérationnelle ?

M.J.Y. : Pas vraiment, mais nous avons déjà une adresse mail à travers laquelle nous recevons des ébauches de projets que nous étudions et analysons pour publier en version audio dès que possible.

L.D.B.C. : Avec qui collaborez-vous dans la mise au point de cette maison d'édition ?

M.J.Y. : Pour le moment, je ne travaille qu’avec quelques amis tunisiens et d’autres congolais. Ceci étant, toute perspective de partenariat est la bienvenue.

L.D.B.C. : Parlez-nous de ce tout dernier ouvrage

M.J.Y. : "L’ombre du passé", c’est une histoire qui a lieu dans un pays au contexte politique désastreux, où le jeune Malik passe de ses rêves de réussite sociale à la rue. Il ne manque pas de courage et se bat pour s’en sortir. Mais, lorsque la jalousie, la culpabilité, l’amertume, le regret cèdent au chant des sirènes de l’argent facile, il finit par trahir son frère Thomas Dafrime. Ce dernier, écrit un jour à Malik depuis sa prison, l’assurant qu’il lui a déjà pardonné. A son tour, et même s’il lui demande pardon, Malik l’écrit avec beaucoup de remords, espérant que ses aveux convaincront Thomas et leur permettront de tourner cette page sombre du passé. Ce roman audio dure 1h 36 mn. Il est disponible auprès de l’association des étudiants au sein de l’ENSP.

Propos recueillis par Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Marcel Julmard Yandza

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