Interview. Philippe Solignac: « Notre ambition commune est de renforcer les relations économiques entre la France et les pays africains »

Mercredi 28 Mars 2018 - 16:15

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En marge des travaux dédiés aux rencontres d’affaires franco-congolaises, le 23 mars à Paris, le vice-président de CCI Paris IdF a expliqué sa motivation en accueillant, pour la première fois, les chefs d’entreprises congolais, à l’initiative de la Chambre de Commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers (CCIAM) de Pointe-Noire.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Comment s’est décidée l’organisation des rencontres d’affaires franco-congolaises ?

Philippe Solignac (P.S.) : Je tiens d’abord à saluer le dynamisme de la Chambre de Commerce de Pointe-Noire et de son président, Sylvestre Didier Mavouenzela, qui attache une importance toute particulière à la réussite de sa mission d’accompagnement au développement des petites et moyennes entreprises et du secteur privé en République du Congo. Nous nous connaissons bien avec la CCIAM, puisque nous partageons des réseaux communs, notamment celui de la Conférence permanente des Chambres consulaires africaines et francophones, la CPCCAF. Depuis sa création en 1973, la CPCCAF est devenue un outil essentiel de coopération avec les organismes économiques intermédiaires de vingt-six pays africains.  C’est dans ce cadre que nous avons mis en place cette journée d’affaires entre nos deux institutions.

Philippe Solignac Vice-Président CCI Paris Ile-de-France en compagnie de Didier Mavouenzela, Président de la Chambre de Commerce de Pointe NoireL.D.B.: Quels sont les rôles respectifs de la CPCCAF et la CCIAM dans cette mise en relation d’affaires ?

P.S. : La CPCCAF porte en particulier le programme de compagnonnage cofinancé par l’Agence française de développement qui a permis aux Chambres consulaires africaines, d’une part de se structurer, d’autre part de développer des projets pilotes dans diverses activités, avec l’appui constant des Chambres consulaires du « nord ».  Quant à la CCIAM Pointe-Noire, elle a été, avec succès, l’une des bénéficiaires de ce programme de compagnonnage qui a montré toute son efficacité. De nouveaux projets seront également lancés prochainement via la CPCCAF, avec l’Organisation internationale de la francophonie, pour la réalisation d'une plate-forme de règlement des litiges dans la zone francophone, la mise en place de bourses régionales africaines de sous-traitance et de partenariat et la constitution d'une plate-forme d'échanges entre femmes entrepreneures francophones.

L.D.B. : A la base de la réussite de cette coopération économique, estimez-vous au beau fixe les relations entre les deux chambres ?

P.S. : Nous partageons, en effet, une même ambition : renforcer les relations économiques entre la France et les pays africains et développer les partenariats d’affaires entre entreprises françaises et africaines. Nous considérons que c’est l’une des missions prioritaires des équipes internationales de notre Chambre. Elle se traduit notamment par l’accompagnement personnalisé et pragmatique des projets d’internationalisation des entreprises franciliennes sur les marchés africains, et aussi par l’organisation d’ateliers techniques de préparation à la prospection. Cette prestation est proposée par notre Comité d’échanges Afrique France qui regroupe les entrepreneurs franciliens que nous mettons en contact avec leurs homologues africains ou des décideurs économiques du secteur public ou privé.  Enfin, nous proposons l’organisation ou la participation à des opérations collectives de mise en relation avec des partenaires africains, ce que nous avons fait à plusieurs reprises avec des missions collectives à Pointe-Noire et Brazzaville, ou en soutenant les rencontres d’affaires « Lisanga », initiative de la CCIAM Pointe-Noire l’an passé, qui a donné un résultat encourageant. 

L.D.B .: Avez-vous d’autres actions concrètes ?

P.S. : Outre sa mission d’appui qui s’exerce au Congo et sur plusieurs pays d’Afrique, la CCI Paris Île-de-France a aussi élargi son intervention au domaine de la formation, en devenant opératrice - le plus souvent sur financements de l’État français - d’écoles professionnelles et de programmes de coopération pour le transfert d’ingénierie de formation, la formation de formateurs et l’animation de programmes de formation. C’est le cas à Pointe-Noire où l'Ecole supérieure de commerce et d'industrie du Congo de la CCIAM et la Chambre de commerce et d’industrie de Versailles Val d’Oise Yvelines (via son école supérieure de gestion et de finance ITESCIA) ont mené une coopération pour améliorer et développer les activités de formations professionnelles initiales et continues. Toutes ces actions sont concrètes et ont pour volonté de contribuer durablement à la croissance des entreprises et au développement du secteur privé.

L.D.B. : Quel est votre souhait à l’issue de ces travaux ?

P.S. : C’est un souhait réciproque. Celui de voir la délégation congolaise de vingt-et-un chefs d’entreprises établir des contacts privilégiés avec des entreprises françaises à l’issue de ces premiers rendez-vous, leurs fournisseurs d’équipements, de services et des partenaires techniques qui contribueront à rendre leurs offres plus performantes et à gagner ensemble, demain, des marchés tout en contribuant à la croissance du Congo. C’est aussi l’objectif de ces rencontres d’affaires.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Philippe Solignac, vice-président CCI Paris Ile-de-France, en compagnie de Didier Mavouenzela, président de la Chambre de Commerce de Pointe-Noire Crédit photo : Yhan Akomo

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