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Itinérance

Mardi 6 Novembre 2018 - 12:50

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Alors que le président français, Emmanuel Macron, se rend aujourd’hui à Reims pour la deuxième étape de son « Itinérance mémorielle » sur les lieux emblématiques où se déroulèrent les principales batailles de la Première Guerre mondiale, il convient de rappeler, une fois encore, que les « tirailleurs » africains se trouvèrent au cœur de la plupart de ces combats, qu’un  grand nombre d’entre eux y perdirent la vie et que, sitôt la paix revenue, l’oubli relégua à l’arrière-plan de ce conflit planétaire les sacrifices consentis par les dizaines de milliers de soldats venus de notre continent pour défendre la liberté.

Ce rappel est d’autant plus nécessaire que cent ans après la fin d’un conflit ayant plongé le monde dans un chaos qui, loin d’avoir généré une paix durable sur le Vieux continent, provoqua vingt ans après une seconde guerre encore plus destructrice, cent ans donc plus tard l’espèce humaine n’a visiblement pas compris qu’elle doit se protéger contre la folie qui inspire certains de ses dirigeants. Et que, dans un tel contexte, ce sont bien les peuples jeunes, autrement dit les nôtres, qui peuvent faire entendre la voix de la raison aux puissants de ce monde.

Emmanuel Macron ayant fait de son « itinérance mémorielle » une sorte de chemin de croix qui s’achèvera à Paris, le 11 novembre au matin devant l’Arc de triomphe, puis l’après-midi de ce même jour avec l’ouverture du Forum sur la paix auquel participeront des dizaines de chefs d’Etat venus du monde entier, il faut espérer qu’il trouvera les mots justes pour rendre à l’Afrique l’hommage qui lui est dû. Exactement comme le fit le général de Gaulle en 1940, lorsqu’il prit la parole à Brazzaville pour dire à haute et intelligible voix sa volonté de rendre à la France, avec l’aide des Africains, sa liberté et son indépendance perdues.

Ceci est d’autant plus nécessaire que dans le monde de demain pour le moins brutal qui s’esquisse sous nos yeux, le continent sur lequel nous vivons sera certainement l’un des principaux acteurs du développement et donc de la paix comme le laisse prévoir la montée en puissance de sa masse humaine. Rendre publiquement à l’Afrique et aux Africains en ce début du mois de novembre 2018 l’hommage qu’ils méritent en raison des sacrifices qu’ils consentirent durant les deux guerres mondiales du siècle précédent ne serait que leur rendre justice et surtout leur redonner confiance.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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