Opinion

  • Le fait du jour

Jeu de décomposition-recomposition à l'opposition

Samedi 30 Juillet 2016 - 14:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


De quoi se mettre sous la dent tout de même dans ce moment de tassement de l’actualité politique nationale si l'on note la sortie, le 23 juillet dernier, à Brazzaville, d’une aile de l’opposition que l’on croyait rangée pour de bon dans les tiroirs à alliances éphémères de l’aéropage congolais. Non, le Front des partis de l’opposition congolaise signataires de la déclaration du 17 août 2012 (Fpoc) vit toujours. A-t-il peut-être encore de beaux jours devant lui? Le rythme épisodique de son fonctionnement n’en demeure pas moins la preuve que les partis politiques traversent une grande période d’incertitude.

De quoi était-il question ? De la prise de distance par ce premier « Front » né de la contestation des résultats des élections législatives de 2012 du second, le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), créé lui, en 2015, pour s’opposer à toute démarche visant la révision ou le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. On sait, pour ce qui est de la dernière affaire que beaucoup d’eau a coulé sous le pont, la nouvelle loi fondamentale ayant été votée par référendum, le 25 octobre 2015.

Tout indique que le collège des présidents du Fpoc s’est lassé de croire en la flamme que portait le Frocad à sa naissance. En tout état de cause, il admet que la bataille pour empêcher l’ordre constitutionnel d’être malmené, leurs adversaires de la Majorité diraient d’évoluer, ayant été perdue leur plateforme cessait par voie de conséquence de jouir de toute légitimité. En 2012, le Fpoc regroupait l’Ard (Mathias Dzon), l’Upads (Pascal Tsaty Mabiala), l’Urd-Mwinda (Guy Romain Kinfoussia, le PSDC (Clément Mierassa), le Pad (Emmanuel Ngouélondélé-Mongo. Tous ne s’y reconnaissent plus. D’où cette question qui vient tout de suite à l’esprit : pourquoi le Fpoc a-t-il claqué la porte du Frocad ?

En apparence parce que les mois à venir pourraient être consacrés à la préparation des élections législatives de l’année prochaine. Le chemin venant à ces échéances est pavé de conjectures prédisant des retrouvailles destinées pour l’essentiel à ennoblir davantage le processus électoral. A ce titre, les appels au dialogue entendus des acteurs politiques disposés à accompagner les évolutions institutionnelles en cours sont de nature à « réfectionner » les alliances existantes. Cela suppose un jeu de décomposition-recomposition de l'espace politique dans lequel émergeront certainement de nouveaux acteurs et ne résisteront que les anciens les plus aguerris.

Dans les semaines et les mois à venir, on n’assistera pas nécessairement à un jeu de « massacres » entre amis, mais les hommes et les femmes politiquement en difficulté n’attendent pas qu’on leur demande de se prendre en main, ils se portent au-devant de la scène. Le tout sera cependant de voir avec quels instruments politiques et quel type de dialogue ceux ou celles qui ambitionnent de conquérir les suffrages des Congolais lors des prochaines élections établiront-ils avec leurs compatriotes? Ce qui est sûr, c’est que le renouvellement de la classe politique congolaise s’accélère à mesure que s’enchaînent les scrutins et que sont attribuées les fonctions au sein des institutions de la République. Une course d’obstacles tacite et tactique s’est engagée. N’y survivront que des élus et des promus qui innoveront dans leur façon de débattre des grands sujets d’intérêt national; des leaders qui ont du Congo l'idée d'un lieu de rencontres et d’échanges entre filles et fils du pays et non celui de la discorde sans fin.

Gankama N'Siah

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Le fait du jour : les derniers articles