Jeux africains de Brazzaville 2015 : un bilan mitigé pour les athlètes congolais

Jeudi 24 Septembre 2015 - 20:15

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En une seule édition, le  Congo a réalisé sa meilleure moisson depuis la création des Jeux africains.  Les Diables rouges ont glané huit médailles d’or, quatre d’argent et vingt de bronze pour se loger à la sixième place. Dans certaines  disciplines, les Congolais ont amélioré leur prestation. Dans les autres, notamment les sports collectifs,  la déception était énorme au football, au handball féminin et au Basketball.  

Boxe : l’Algérie première, le Congo troisième

Les jeux du cinquantenaire  resteront historiques pour la  boxe congolaise. A domicile, le Congo a présenté dix boxeurs dans dix catégories de poids et a occupé la troisième place  au terme de la compétition avec ses  deux médailles dont une en or remportée par  Francel Moussiessié dans la catégorie  des moins de 49 kg et une autre en bronze gagnée par Cédric Massala dans les moins de 69 kg.  La compétition de Boxe a été remportée par l’Algérie (huit médailles dont cinq en or, une en argent et  deux de bronze). Le Nigeria occupe le deuxième rang devant le Congo avec  8 médailles également dont  quatre médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze).

Les Congolais allaient faire mieux  si au niveau local les réunions de boxe se déroulaient de façon régulière. L’absence d’un ring  serait à l’origine de  ce manque de compétition. Maintenant que la fédération dispose de tout le matériel  approprié, l’on espère que la fédération  saurait jouer  son rôle   d’élever le niveau  de ses compétiteurs. Pendant les Jeux africains, mis à part les deux médaillés,  les boxeurs congolais n’ont pas pesé lourd dans la balance.  La formation des officiels de table reste un défi majeur

Escrime : l’Egypte dominatrice

La compétition de l’Escrime était d’un niveau très élevé car elle a regroupé les champions et les vices champions  du continent. Au terme  de l’épreuve, c’était   donc fort logique que  les expérimentés du continent dictent leur loi devant les Congolais ayant le nombre de compétitions de haut niveau réduit.  A Brazzaville l’Egypte s’est sentie comme chez elle en glanant à elle seule 19 médailles dont sept en or, quatre en argent et  huit en bronze dans une seule discipline. Les Egyptiens  ont été les meilleurs en sabre individuel et par équipe, au Fleuret individuel messieurs, en épée individuel messieurs et par équipe, le sabre par équipe dans les deux versions. La Tunisie, concurrent direct de l’Egypte dans cette épreuve, s’est limitée à dix médailles dont quatre en or, quatre d’argent et deux de bronze.

Les Congolais  sortent bredouilles à domicile. Et  plusieurs raisons expliquent cet échec.  D’abord, l’absence de matériel de compétitions qui ne favorisait pas l’organisation régulière des compétitions sur le plan national. Ils  ne sont pas préparés dans les structures appropriées.  La fédération a eu du mal à supporter  le placement des athlètes à l’étranger. Pour faire bonne figure, les dirigeants de la Fédération congolaise d’Escrime, misaient sur l’apport des Escrimeurs de la diaspora.

A défaut des médailles, les Congolais ont amélioré leur prestation. Arsenelle Babela a été éliminé en quart de finale par Sarah Benitez neuvième mondial. Il ne lui manquait qu’ à surmonter cette étape pour gagner le bronze. Gaël Diamoneka a été éliminé en huitième de finale en s’inclinant 12-13. « La valeur d’un athlète, c’est le nombre des compétitions auxquelles il a pris part. Les Congolais ont pris part à une compétition et ils ont amélioré tous leurs performances du Caire. Tout le monde est en train de les féliciter. À nous Congolais de continuer à les mettre en chantier. Le dernier Congolais a quitté la compétition à l’étape des huitièmes. Il a amélioré  sa performance africaine. Au Caire, il n’a jamais atteint cette étape. Ici, il a traversé les 16e de finales pour se retrouver en huitième de finale. C’est déjà beaucoup pour lui », a indiqué Magloire Boungou, secrétaire général de la fédération congolaise.

Haltérophilie : le manque de sérieux dans la sélection était visible par le biais de  Marlène Sibelya  Mbaloula. L’athlète  a été violemment critiquée par le public pour ses contre-performances. Elle a été incapable  de dépasser la barre de 37 kilos chez les dames pendant que les  dames de sa cartégorie  dépassaient les 140. Chez les messieurs, la  meilleure performance du Congo était 110 pendant que les athlètes d’autres pays dépassaient les  230 kilos.

La lutte : pas de médaille d’or pour les Congolais

Les Congolais ont par l’entremise de Parfaite Mambou (53 kg), Mandonolle Mbouma (58kg) et Ghislain Kanga (98 kg) glané trois médailles de bronze dans cette discipline. Au-delà de leurs prestations  certains lutteurs congolais  ne méritaient pas leur sélection. Borcel Boukaka a livré trois combats. Non seulement, il les a perdus tous,  mais aussi il était incapable de marquer un point sur l’ensemble de ses combats. Victor Ngouema a occupé le 10e rang sur les 12 compétiteurs dans la catégorie des moins de 74 kg avec zéro point. Arnaud Mambou s’est contenté de la 7e place  sur 9 dans la catégorie des moins de 70 kg, avec un seul point. Prince Mbambi s’est contenté de la dernière place dans les moins de 57 kg  avec 0 point. Elvis  Nkitengué termine à la dernière position dans les moins 61 kg avec zéro point

Judo : les Congolais n’ont pas fait du poids

La compétition  de judo a été dominée par l’Algérie pendant que  Congo pays hôte  se classait douzième sur  vingt- cinq nations.

Le Judo était classé parmi les disciplines sur lesquelles, le pays comptait pour gagner  plus de médailles .  Sur le tatami,  les Congolais n’ont  pas  été à la hauteur des ambitions.  Les Judokas  sélectionnés ont été tous battus sans la moindre résistance. Selon certaines informations qui circulaient au gymnase Nicole Oba à Talangaï où se déroulaient les combats de judo, le président de la Fédération congolaise aurait écarté les bons athlètes au profit de ceux qui lui sont proches. Le bilan est amer.

Sur les 16 judokas alignés, seul Déo Gracia Ngokaba a gagné la médaille de bronze dans la catégorie de plus de 100kg. Les autres ont vu le podium de très loin. Médaillée de bronze aux Jeux africains d’Alger en 2007, Elsa Oyama a perdu son combat de repêchage qui lui aurait permis de rééditer l’exploit d’Alger. Liliane Loko a échoué à la même étape. Gloire Ayemba et Moïse Grace ont respectivement courbé l’échine en quart de finale. Cynthia Suza Tchapi Makosso a été battue dès son premier combat.  Il faut aussi reconnaître que le judo congolais a pris du retard à cause de la crise interne qui les a divisés  pendant une olympiade. Privés d’une fédération pendant ce moment, les judokas congolais ne participaient plus à des compétitions de haute facture. Ils ont manqué aux Jeux africains de Maputo.

L’Algérie est talonnée par l’Egypte (sept médailles) notamment  trois médailles d’or, une d’argent et trois de bronze.  La Tunisie est troisième avec  ses deux médailles d’or, six d’argent et cinq de bronze soit un total de treize médailles. Le Cameroun occupe le 4e rang avec cinq médailles, à savoir  une médaille d’or et quatre de bronze. L’Angola  est  cinquième au classement de judo avec une médaille d’or et une de bronze devant le Gabon et  la Côte d’Ivoire ayant respectivement à leur compte, une médaille d’argent et une de bronze. La Gambie est huitième avec une médaille d’argent.

Le Nigeria et le Sénégal partagent la neuvième place avec trois médailles de bronze, suivis du Ghana (deux médailles de bronze) et du Congo douzième avec une seule médaille de bronze.  Le Mozambique, l’Afrique du Sud et  la Guinée Bissau ayant chacun, une médaille de bronze, complètent la liste des médaillés.

Le Karaté :  le Congo termine la compétition à la 3e place

Après le tennis de table, c’est  le karaté qui a le plus  remporté de médailles chez les Congolais : deux médailles d’or et cinq de bronze. C’est la première fois que le Congo touche l’or pendant les Jeux africains. Cette fois, ils ont  vu double or grâce à  Innocent Okemba révélation congolaise à Maputo, confirmé dans les moins de 60 kilos. Il a été imité par Duald Malonga  dans les plus de 84 kilos. Les Diables rouges ont ensuite gagné cinq autres médailles mais de bronze. Trois en individuel par l’entremise  de Nina Youlou +68 kilos dames, Anonain Mayinguidi dans les moins de 75 kilos, Davy Diego Mez dans les  moins 84 kilos puis deux  en kumité par équipe et en kata messieurs.

Au terme  de la compétition l’Algérie s’est classée première  au terme de  la compétition de karaté en glanant treize médailles dont six en or et sept d’argent.  L’Egypte occupe le deuxième rang avec  treize médailles également  notamment six en or, trois d’argent et  quatre de bronze.

Le Congo est  troisième au classement général des médailles avec  sept médailles dont deux en or et cinq de bronze. Le Sénégal  avec ses six médailles (une en or, deux d’argent et trois de bronze) occupe le 4e rang suivi du Cameroun, quatre médailles (une médaille d’or et trois d’argent). Derrière ces cinq pays, se classent  ceux qui n’ont pas eu la chance de gagner la médaille d’or.

L’Afrique du sud  est sixième avec sept médailles (deux d’argent et cinq de bronze) devant le Botswana cinq médailles  (une  d’argent et quatre de bronze). Le Gabon avec ses deux médailles,  se classe à la  huitième position avec une médaille d’argent et une de bronze. La Tunisie est neuvième avec trois médailles. Le Nigeria termine la compétition à la dixième place  avec ses deux médailles de bronze. Le Benin et la Libye  sont onzièmes avec une médaille.

Taekwondo : la grosse déception : aux Jeux africains de Maputo, la discipline avait gagné la médaille de bronze. A domicile, elle avait la mission de faire plus que ça. Mais  sur tous les podiums, les Congolais ont été absents. La déception est énorme. Et les scores des combats sans appel ont revélé au grand jour les limites des athlètes congolais qu'il faut le reconnaître. Il n’ont pas bénéficié d’une mise au vert à l’étranger.

La préparation à Dolisie à plusieurs reprises n’a finalement servi à rien. Nuptia Boyanghas dans la catégorie des moins de 62 Kg s’incline face à l’ Egyptien  Rewan Refaei  deux points contre onze. L’écart est grand. Nguila Van Dorvan a lui aussi énormément appris face à l’Ivoirien Kabenan Kassi  dans les moins de 75 kg, deux points contre 19. Noella Allanga Ndouanga dans les moins de 46 kg s’est inclinée en seizième de finale 7-14 face à Teinkor Lawrence. Bazebizonza Flovis Oliviero a perdu son combat en seizième de finale face au Sénégalais Diao Mouhamed El Mactar sans marquer le moindre point. 0 point contre10 dans les moins de 63. Seule Emilia Ngouabi a eu un combat équilibré face à la Malienne Aminata Doumbi en quart de finale 12-14.

Le tennis de table : l’Egypte dépasse le Congo d’une unité de longueur

 Sur les sept médailles d’or mises en jeu, le  Congo et l’Egypte ont respectivement gagné trois chacun.  La différence des médailles d’argent place l’Egypte devant le Congo. Le tennis de table a été la  meilleure discipline congolaise pendant les Jeux africains.

Les Pongistes congolais ont glané trois médailles d’or respectivement  en double mixte et en double messieurs et dames grâce à l’appui  des Chinois qui défendaient le  drapeau tricolore.  Le duo Saka Saraju et Idowu Sayeed  a offert au Congo, la seule médaille d’argent au tennis de table après une finale 100% congolaise en double messieurs. Les Congolais ont ensuite gagné les quatre autres médailles de bronze, deux  en équipe dans les deux versions et les deux autres en simples  par l’entremise  Han Xing et Wang Jianan.  Sur tous les podiums, les noms des étrangers notamment ceux des Chinois sont mis en avant.  Mais que se passera-t-il, le jour où les Chinois passeront le relais  aux Congolais d’origine ? Les dirigeants de la Fédération avaient déjà commencé à réfléchir à l’après Chine en plaçant les pongistes congolais en formation d’une année dans ce pays .   Pendant les Jeux, beaucoup d’entre eux  n’étaient pas à leur hauteur.  Les Chinois jouent avec les Congolais pour leur imprimer le rythme du haut niveau.

L’Egypte a gagné l’or en simple messieurs par le biais d’Omar Assar et en simple dames par  Dina Meshref puis en équipe féminine.  Elle gagne des médailles d’argent en simple dames puis en double messieurs et double dames ainsi qu’en équipe messieurs. Le Nigeria vient après le Congo  grâce à sa  médaille d’or en équipe messieurs, deux médailles d’argent en simple messieurs et en équipe dames.

Les sports collectifs sont ceux qui ont le plus déçu les Congolais excepté le volley-ball masculin qui  s’est incliné en finale devant l’Algérie, l’un des grands du continent.  Médaillés d’or aux premiers Jeux africains, les footballeurs congolais, double médaillés d’or des Jeux de la Francophonie ont quitté la compétition sans distinction. Le basketball masculin s’est contenté de la 6e place après trois défaites respectivement contre l’Egypte (53 à 75) et l’Angola (65 à 81) puis face au Mozambique (69-79) pour le match comptant pour la 5e place.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Francel Moussiéssié ( médaillé d'or de la Boxe, Rodigrigue Massamba (Lutteur) perd son match pour la 3e place et le podium des doubles messieurs de tennis de table

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