Journée mondiale du réfugié : le Congo compte plus de 57. 000 réfugiés

Jeudi 22 Juin 2017 - 17:45

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Sur 65,6 millions de personnes déplacées de force dans leur propre pays ou à travers les frontières, plus de 57. 375 personnes ont trouvé l’asile en terre congolaise.

L’humanité commémore, le 20 juin de chaque année, la journée mondiale du réfugié. Expression de solidarité avec les personnes qui ont été arrachées de leurs foyers par la guerre ou la persécution, la 17e édition a été célébrée sur le thème : « Ensemble avec les réfugiés ». « Que cette journée ne soit pas seulement l’occasion de penser à tous ceux qui ont fui pour des raisons de persécutions, mais aussi le moment de s’interroger sur notre responsabilité commune dans les conflits qui ne cessent de causer des désastres humanitaires, à travers la fuite de millions d’hommes, femmes et enfants, contraints de laisser derrière eux le fruit de toute une vie, parfois acquis au prix de lourds sacrifices, et de se retrouver projetés dans un avenir incertain », peut-on lire dans l’allocution du ministre des Affaires étrangères lue par la ministre des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo, le 21 juin à Brazzaville lors de la célébration de la journée du réfugié au Congo.

Le SOS du réfugié

Un point sombre se profile à l’horizon qui perturbe la quiétude des réfugiés : la sécurité sanitaire à partir de juillet 2017. « Nous lançons un cri d’alarme par rapport au projet de faire contribuer certains réfugiés à la hauteur de 30% de leur traitement que ce soit pour des examens, tout acte opératoire et/ou médicament », lancent les réfugiés parfois incapables de trouver la ration quotidienne. Ils demandent qu’un plaidoyer soit mené en vue d’une meilleure prise en charge. Ces réfugiés ont également profité de l’occasion pour lancer un SOS à l’endroit des bailleurs de fonds afin de leur venir en aide en appuyant le HCR et le gouvernement congolais dans la mise en œuvre de la politique de l’autonomisation des réfugiés.

La campagne « Ensemble » impulsée par l’Onu offre une plateforme pour promouvoir le respect, la sécurité et la dignité des réfugiés et des migrants, et surtout, pour renforcer la cohésion sociale et changer les faux discours négatifs. Aux côtés des promesses, un réfugié centrafricain reste sceptique. L’amertume dans l’âme Mayah Tranquillin raconte : « Trois années ont passé depuis que je suis au Congo. Sans mentir, de mon côté les choses ne semblent pas s’améliorer. J’ai des soucis à l’endroit du HCR, car il ne fait pas son travail. Les promesses sont faites, mais rien de concret. Il est vrai que certains réfugiés ont été pris en compte, d’autres par contre ne bénéficient d’aucune assistance. Le HCR et la Cémir nous jouent des tours. Ça énerve. Personnellement je me débrouille pour ma survie. J’ai trois documents à la Cémir qui restent sans suite favorable. Je reste patient. »

Le secrétaire général de l’Onu, quant à lui, voit la nécessité de renforcer le régime de protection internationale. « La situation dans laquelle vous vivez n’est pas idéale, nous en sommes tous conscients. C’est la raison pour laquelle, nous œuvrons tous avec vous pour vous rendre la vie plus facile. Vous avez déjà affronté le pire, alors nous savons que vous trouverez en vous la force nécessaire pour faire de ce séjour en terre étrangère une expérience intéressante tant pour vous que pour les communautés qui vous accueillent », a reconnu le représentant du HCR, Cyr Modeste Kouamé, avant de rappeler la cessation en décembre 2017 du statut des réfugiés rwandais, soit 20 ans après.

Les chiffres parlent…

Selon les chiffres les plus récents du HCR, au moins 65,6 millions de personnes, soit 1 sur 113 membres de la famille humaine, ont été déplacées de force. Si la Syrie demeure la plus grande source de réfugiés, le Soudan du sud est le pays où les nouveaux déplacements de population sont les plus importants et interviennent le plus rapidement, avec 1,4 million de réfugiés et 1,9 millions de personnes déplacées, dont la grande majorité a moins de 18 ans. Le Congo, « s’investira davantage dans la protection de plus de 557. 375 réfugiés l’ayant choisi comme terre d’asile », a assuré le ministre des Affaires étrangères, Jean Claude Gakosso.

Derrière ces chiffres élevés se profilent des histoires individuelles de situation tragique, de séparation et de perte ; de voyages mortels entrepris en quête de sécurité ; de luttes herculéennes pour reconstruire des vies dans des conditions difficiles. « Il est affligeant de voir que les frontières se ferment, que les gens périssent en transit et que les réfugiés comme les migrants sont refoulés, en violation des droits de l’homme et du droit international. Près de 84% des réfugiés que compte le monde aujourd’hui sont accueillis par des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire », s’est indigné Antonio Guterres. Et d’appeler à une résurgence de la diplomatie pour la paix, afin de prévenir l’émergence et l’escalade de nouveaux conflits.

 

 

Josiane Mambou Loukoula

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