Justice : « En politique tous les coups sont permis », déclare Siméon Mobondé

Mardi 4 Août 2015 - 19:00

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Comparaissant devant la cour criminelle de Ouesso en compagnie de neuf autres accusés dans l’affaire dite des « Kata-Kata » perpétrée dans les forêts du chef-lieu du département et à Pokola, l’ancien maire de Ouesso a jugé illégale son arrestation le 22 mai 2013 à Pointe-Noire.

Le procès le plus attendu de Ouesso a démarré le 4 août dans la salle polyvalente Nelson Mandela de la localité. Sur les douze accusés, un avait trouvé la mort et l’autre s’est évadé récemment. La première journée a été consacrée à l’enquête de personnalité. Mais certains aspects ont été abordés au cours de cette audience solennelle présidée par le premier président de la Cour d’appel de Ouesso, Christophe Bienvenu Babela qui a rappelé le contexte  dans lequel cette affaire va être évoquée. « Il s’agit d’un contexte douloureux. Il faudra revenir sur des évènements qui sont douloureux, mais nous devons, les uns et les autres, faire l’effort de  se surmonter . C’est un dossier lourd qui a commencé par la police, la gendarmerie et le juge d’instruction avant d’être porté à la cour criminelle. Nous pouvons dire que nous sommes allés un peu très vite pour une affaire où il y avait onze accusés, en deux ans. Il vaut mieux plusieurs criminels en vie qu’un innocent mort », a-t-il rappelé. L'intervention du président de la cour criminelle a été suivie par la lecture de l’arrêt de mise en accusation devant cette juridiction faite par Me Isaac Ondzé, greffier en chef de la Cour d’appel de Ouesso.

En effet, Siméon Mobondé, Benjamin Sounga Bita, Michel Nganda Manenga, Patrice Bangondzo, Oko-Atipo, Emery Christian Sassa Mouna, Vanny Sosthène Etsoa « Asta Guerra », Abel Madomowé, Jean Lambo, Alphonse Moboma et Gaston Mboloko (évadé) sont poursuivis pour association des malfaiteurs, assassinat, pratiques de charlatanisme, complicité d’assassinat et recel. Tous ces accusés dont l’âge varie entre 22 et 72 ans, sont de nationalité congolaise. Dans le groupe on y trouve aussi des populations autochtones. D’après cet arrêt, l’ancien maire de Ouesso avait pris contact avec Vanny Sosthène Etsoa à qui il avait exprimé son intention d’être ravitaillé en sang humain à des fins qui lui étaient purement personnelles et qu’il n’a jamais révélé à son interlocuteur. A la livraison, chacun des individus qui exécuterait la mission devrait être rémunéré à hauteur de 15 000 FCFA.

Attiré par la proposition, Sosthène Etsoa informe Madomowé Abel du projet, et ensemble ils s’emploient au recrutement des hommes de mains pour constituer la bande dite « Kata-Kata ». Ils auraient assassiné plusieurs personnes, surtout les femmes entre 2012 et 2013. Selon Siméon Mobondé, ancien maire de Ouesso de 2008 à 2013, membre du comité central du Parti congolais du travail (PCT), qui a passé plus de 2 heures devant la barre, tous les coups sont permis en politique. « Si j’étais dans les pratiques fétichistes, je ne devrais pas me retrouver ici parce que les loups ne se mangent pas. Je ne regrette pas, le pouvoir c’est Dieu qui le donne. Je me remets à Dieu car rien ne peut se faire sans sa volonté. Je gérais la mairie, mais c’est un chemin de croix », a-t-il déclaré, en réponse à une question de la cour.

Rappelons que ladite cour a découvert en pleine audience que Siméon Mobondé est un pasteur de l’église Liloba na nzambé de Ouesso. Les audiences vont se poursuivre demain avec l’audition des accusés. Le verdict est, quant à lui, attendu, sauf changement le 8 août prochain.

Parfait Wilfried Douniama

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