Justice internationale : l’Afrique renforce sa présence à la CPI

Lundi 29 Décembre 2014 - 16:50

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Le président de l’Assemblée des États parties, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) ainsi que cinq juges du groupe des juges de la Cour sont issus du continent africain. 

La treizième session de  l’Assemblée des États parties au statut de Rome de la CPI s’est tenue du 8 au 17 décembre 2014 au siège des Nations unies, à New York. À cette occasion, le ministre de la Justice du Sénégal, Sidiki Kaba, a été élu pour trois ans comme président  de cette Assemblée des États parties, c’est le premier africain élu à ce poste.  Le nouveau président a indiqué que les priorités de la période triennale de sa présidence seraient de réconcilier la Cour avec l’ensemble des régions du monde, notamment avec l’Afrique. Sidiki Kaba, a fait remarquer que l’Afrique a le plus grand nombre de membres de la CPI et que les Africains représentent une proportion considérable du personnel de la CPI, notamment quatre juges et la procureure. Il a également noté que les Africains ont été les premiers à demander l’intervention de la Cour.

L’élection du Congolais Antoine Kesia-Mbe Mindua au sein du groupe de juges de la CPI a également renforcé la présence africaine dans cette institution portant de juges africains à 5 au sein de l’instance internationale de justice.« Les Africains jouent un rôle important à la CPI. En plus d’une procureure africaine, nous avons cinq juges africains et le président de l’Assemblée de la Cour est maintenant le ministre de la Justice sénégalais. Ceci traduit un engagement stratégique de la part de segments importants de l’Afrique dans le travail important de la Cour », a déclaré Ibrahim Tommy, du Centre for Accountability and Rule of Law en Sierra Leone, cité par Human rights watch (HRW). Selon cet organisme international de défense des droits de l’Homme, lors de l’Assemblée des États parties, l’Afrique du Sud a décrit la CPI comme « un rempart dans la lutte contre l’impunité ». Le Ghana a affirmé qu’il demeure « engagé envers l’importance » pour la CPI de sanctionner et d’empêcher les crimes, et le Nigeria a indiqué que la CPI « devient de plus en plus une institution mondiale décisive. » La Côte d’Ivoire a insisté sur la « valeur positive » de la Cour pour ce qui est de poursuivre les crimes graves, la Sierra Leone a souligné son « engagement profond envers la Cour », et le Lesotho a qualifié la CPI d’ « instrument clé » pour promouvoir la justice. La République démocratique du Congo a noté que la CPI est « un cadeau d’espoir » pour les générations futures.

En outre, apprend-on, les pays africains membres de la CPI ont  rédigé une déclaration de groupe, présentée par le Lesotho pour marquer leur  soutien indéfectible  envers la CPI et leur profond respect pour le Statut de Rome. Cette déclaration stipule que les appels de l’Union africaine à la non-coopération avec la Cour « ne devraient pas obscurcir le soutien cohérent et actif à l’égard de la CPI au sein des gouvernements africains et de la société civile dans tout le continent africain. » En outre, la déclaration du groupe africain réaffirmait l’appel de l’UA pour que le statut de la Cour soit modifié dans le but d’inclure l’immunité devant la Cour pour les responsables en exercice. Une telle immunité, souligne HRW,  était incluse dans le protocole visant à élargir la Cour africaine de justice et des droits de l'Homme, qui a été adopté en juillet.

Patrick Kianimi

Légendes et crédits photo : 

Le nouveau président de l'Assemblée des États parties au statut de Rome lors de son allocution