Justice : l’opposant Franck Diongo condamné à cinq ans de prison ferme

Jeudi 29 Décembre 2016 - 19:52

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Le leader du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) est reconnu coupable d’arrestation arbitraire et de détention illégale aggravée pour avoir séquestré à son domicile trois soldats de la garde républicaine. 

Le sort de Franck Diongo, leader du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), est enfin connu. Le député national qui était en procès dans une procédure de flagrance écope de cinq ans de prison ferme. C’est le 28 décembre que la Cour suprême de justice faisant office de Cour de cassation a prononcé ce verdict qui rajoute à la tension dans le ciel politique congolais qui ne fait que s’assombrir. Le prononcé du jugement s’est négocié dans une ambiance électrique sur fond de tohu-bohu en l’absence des avocats survoltés. Ces derniers ont, en effet,  soulevé deux exceptions séance tenante liées à l’incompétence de la Cour tout en dénonçant l’arbitraire qui caractérisait ce procès livré à la merci des politiques. C’était sans compter avec la perspicacité du ministère public qui a rejeté ces exceptions tout en requérant quinze ans de prison ferme contre Franck Diongo reconnu coupable d’arrestation arbitraire et de détention illégale aggravée. Frustré, le collectif d’avocats a vidé la salle dénonçant l’instrumentalisation du tribunal.  

Mais après débat et délibération, la Cour a fini par réduire cette peine à cinq ans de prison. C’est sur un lit de malade que l’opposant sous perfusion flanqué d’une équipe médicale qui le surveillait a écouté religieusement la peine qui lui est infligée. Alors que la classe politique négocie actuellement une issue heureuse à la crise sous la médiation de la Cénco, la condamnation de Franck Diongo est perçue dans le Rassemblement comme un mauvais signe de nature à compromettre le processus. Toutefois, les versions divergent quant aux charges imputées au leader du MLP. Pour l’accusation, l’opposant aurait séquestré, dans la foulée des manifestations du 19 décembre, à son domicile trois soldats de la garde républicaine qui habitent dans son quartier. Il les aurait pris et amenés dans sa résidence pour les battre et les maltraiter.

Une version qui, à en croire la défense, ne tient la route et serait brodée de toute pièce dans l’unique intention de nuire au député. D’après cette source, Franck Diongo aurait été encerclé dans sa résidence par des éléments de la garde républicaine qui l’auraient arrêté puis torturé pour des raisons que lui-même est loin d’expliquer. Ce énième développement intervenu quelques heures après la levée de l‘immunité de Gabriel Kyungu (cadre du G7) paraît de trop et donne l’impression d’un acharnement du pouvoir contre les opposants alors qu’aux négociations du Centre interdiocésain, tout le monde prêche la décrispation comme l’une des recettes censées conduire à une sortie de crise. 

Alain Diasso

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