Kasai occidental : menaces de mort contre une députée provinciale

Jeudi 8 Août 2013 - 18:46

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

 Les actes seraient attribués au président de l’Assemblée de cette contrée politicoadministrative, Omer Mijimbu Shakalau.

La Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a offert, le 8 août, une tribune à Mme Godelive Bakajika Tshianda afin de dénoncer des menaces de mort dont elle est victime de la part du président de l’Assemblée provinciale du Kasaï occidental (Apkoc). À en croire la victime, il lui serait reproché de revendiquer la validation de son mandat de député provincial.

Selon l’exposé fait devant la presse, Mme Godelive Bakajika a affirmé avoir reçu, en plus de menaces physqiues, des appels et des messages (SMS) du président de l’Apko, dans lesquels ce dernier lui promet la mort. « Il a même dit qu’il goûtera de mon sang, tout en me signifiant qu’il a déjà fait tomber des grands, notamment des gouverneurs des provinces, et qu’il ne répondait qu’à la seule autorité morale de la majorité présidentielle », a-t-elle affirmé.

Une affaire réglée par la justice

Dans les explications, il a été noté que Mme Bakajika, membre de l’Union pour la majorité républicaine (UMR), un parti de l’opposition, détiendrait un arrêt de la Cour d’appel de Kananga siégeant en matières électorales du 31 août 2011 qui l’a reconnue comme première suppléante de feu le député Bafwafwa Kalala Muambayi, au détriment de Mubeng Ayibope Cita, qui réclamait également cette qualité. Ce jugement a, par là, ordonné la validation du mandat de cette dame à l’Apkoc. Godelive Bakajika soutenu par le président de son parti, Médard Mulangala Lwalabwanga, a noté que le 9 mai 2012, un certificat de non-appel du greffe civil de la Cour suprême de justice (CSJ) du 30 avril de la même année a été notifié à l’Apkoc et, par son exploit du 27 juin, l’huissier du tribunal de grande instance de Kananga a commandé à cette institution provinciale de valider le mandat de cette députée avant la fin de la session ordinaire du mois d’avril, à défaut d’y être contrainte par toutes voies de droit.

L’Apkoc, au lieu de se soumettre à la loi, aurait refusé de réhabiliter la requérante. « Pire encore, le président de cette institution se livrerait, en violation du principe de la séparation des pouvoirs, à la terreur contre les autorités judiciaires de la province pour avoir dit le vrai droit », s’est plaint la VSV, dans la synthèse de cette affaire.

Un régime des intouchables

Pour la VSV, le comportement d’Omer Mijimbu Shakalau constitue une menace directe contre la consolidation de la fragile démocratie congolaise et prouve une fois de plus l’existence, dans le pays, des intouchables et des personnes au dessus des lois et auxquelles même les magistrats doivent se soumettre. Cette ONG, qui dit tenir le président de l’Apkoc responsable de tout ce qui pourrait mettre en danger la vie et la sécurité de Godelive Bakajika, a sollicité des autorités du pays d’intervenir en faveur de la validation du mandat de cette députée et le paiement de tous ses arriérés d’émoluments. Elle les exhorte également à faire cesser les menaces de mort proférées par le président de l’Apkoc contre Godelive Bakajika et de garantir sa sécurité et son intégrité physique.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Mme Godelive Bakajika, encadrée par le directeur exécutif ajdoint de la VSV, Rostin Manketa, le président et le vice-président de l'UMR/Photo LDB