Katanga : un retour très attendu du gouverneur Moïse Katumbi

Lundi 22 Décembre 2014 - 16:50

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Cette rentrée est l’occasion pour l’autorité provinciale d’apaiser « son peuple », quant aux différentes rumeurs qui ont entouré son absence de près de trois mois de la province et du pays.

La province cuprifère est dans la fièvre du retour, ce 23 décembre, du gouverneur Moïse Katumbi Chapwe sur le sol katangais, après près de trois mois d’absence dont les causes ne sont pas explicitement connues. Les sources notent que des foules viennent des différentes cités et villages du Katanga vers le chef-lieu de la province afin d’assister à ce retour presque triomphal de leur héros de gouverneur et bénéficier de la primeur de ses « révélations » sur son absence prolongée de sa terre.

Médias, leaders politiques, célébrités sportives et plusieurs habitants de la province sont mobilisés pour préparer l’accueil du gouverneur qui a passé plus de trois mois à l’extérieur du pays. Alors que les différents medias de la ville reçoivent des leaders des partis politiques, des responsables des associations de jeunes et des membres de différentes communautés locales qui invitent, à leur tour, la population à réserver un accueil chaleureux au président du Tout- Puissant Mazembe.

Des journalistes de certains médias internationaux sont arrivés à Lubumbashi pour  couvrir cet évènement. Et une tribune est érigée à la grande Place de la poste qui sera le point de chute de la caravane de Moïse Katumbi. « C’est à cet endroit que le gouverneur s’adressera à la population », rassure une source proche du gouverneur du Katanga.

On sait que Moïse Katumbi Chapwe est un gouverneur qui communie avec son peuple et qui a un bilan à présenter. C’est donc ces relations qui existent entre ce dirigeant et la population qui amène à cet intérêt sur sa personnalité. Des sources proches de Moïse Katumbi rassurent, elles, sur la communication du gouverneur à cette population dont les inquiétudes ont été manifestées à plusieurs occasions.

Vérifier les rumeurs

Il est noté que cette effervescence enregistrée au Katanga est motivé par deux raisons. Il y a de ceux qui, par amour à leur gouverneur, viennent pour l’accueillir, après près de quatre-vingt dix jours d’absence. Mais il y en a également d’autres dont la curiosité les conduit à faire le déplacement de Lubumbashi pour écouter le gouverneur sur les raisons de son absence prolongée de la terre katangaise et de son poste.

On sait qu’il y a des rumeurs de plus en plus persistantes qui ont circulé et ont fait état de la détérioration de la santé du gouverneur du Katanga. On a, entre autre, dit que Moïse Katumbi a été empoisonné et qu’il se serait rendu à Londres, pour des soins. D’autres ont dit qu’il était en exil alors que d’autres sources encore, dont Jeune Afrique magazine, ont soutenu qu’il s’était brouillé avec le pouvoir en place parce qu’il est contre la révision constitutionnelle et qu’il a des ambitions « très élevées » pour 2016.

Ce retour et la foule qui l’attend à l’aéroport de la Loano se présenteraient comme une occasion pour le gouverneur de Katanga, que l’on sait, par ailleurs, très réservé, de clarifier toutes ses rumeurs.

Une loi pour bloquer Katumbi

Des sources, dont le Figaro, soutiennent également la conception d’une loi au niveau du bureau de l’Assemblée nationale visant à écarter le très populaire gouverneur du Katanga et l’un des hommes les plus influents de la majorité au pouvoir et de la scène politique et économique du pays de la course qui se profile à l’horizon. Cette loi écarterait de la course tous ceux dont l’un des parents n’est pas Congolais.

La mesure qui, par ricochet, touche certaines autres personnes serait explicitement montée contre Moïse Katumbi dont l’aura dépasse les frontières de sa province jusqu’à atteindre toute l’étendue du territoire nationale.

C’est d’ailleurs pour éviter de servir de courroie à cette exclusion et de se faire porter le chapeau que le député de l’opposition, Delly Sesanga, à retirer sa proposition de loi portant modification de la loi électorale. Ce dernier a accusé le bureau de la chambre basse du Parlement d’y introduire des modifications sans son aval alors que le texte soumis aux députés portait encore sa signature. « Parmi ces éléments, il y aurait eu celui qui excluait à la course tous ceux dont l’un des parents n’était pas Congolais », s’explique-t-on au niveau du Parlement.

 

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi