La chirurgie plastique italienne débarque au cœur de l’Afrique !

C’est avec la ferme intention de mettre la chirurgie plastique à la portée des bourses les plus modestes que l’association italienne de chirurgie plastique et esthétique va démarrer mardi prochain, à Turin, une expérience originale. Appelée « Projet Cute », l’expérience veut soutenir la campagne « Chirurgie plastique pour tous », avec des prestations gratuites à disposition. L’expérience avait déjà été tentée l’an dernier au cours d’une mission humanitaire de volontaires en RD-Congo.

C’est sur la base de ce premier essai, mais aussi des constats sur le terrain, que le projet va résolument s’étendre à l’Afrique et s’y implanter, mais pas dans la perspective d’en faire un terrain d’essai pour y pratiquer une médecine d’indigents. La campagne démarre effectivement le 8 avril à Turin, capitale de la région italienne du Piémont, avec l’ouverture d’un cabinet de consultation au sein de l’hôpital Jean-Paul II de la ville. Deux fois par mois, des spécialistes donneront leurs consultations et retiendront les cas à opérer.

Le responsable du Projet Cute est le Dr Daniele Bollero. Il explique qu’il s’agit de « mettre à disposition les compétences sanitaires spécialisées de l’équipe de chirurgie plastique ainsi que du matériel adéquat pour le bon fonctionnement d’un tel département. Le groupe de chirurgiens, de volontaires, de pharmaciens et d’infirmiers qui le compose travaille au sein de l’hôpital depuis 1988 ». Il s’agit maintenant de rassembler tous ces talents et de les faire agir en complémentarité.

C’est pourquoi cette expérience va débarquer cette année au centre de l’Afrique. Il ne s’agira pas seulement d’opérer et de consulter. L’association entend surtout mettre à disposition des pays en développement une expertise pérenne : ainsi, le groupe de chirurgiens-plasticiens va fonctionner avec deux pays africains comme centres de formation pour cette spécialité peu connue. Jusqu’à présent, les médecins africains spécialisés dans le domaine de la chirurgie plastique constituent une minorité.

Les deux centres qui ouvriront cette année seront situés l’un à Brazzaville et l’autre au Bénin. La chirurgie plastique véhicule la fausse idée de n’être réservée qu’à des riches capricieux et narcissiques pour rectifier un nez, éliminer des hanches trop généreuses ou modifier d’autres parties du corps. Il s’agit pourtant d’un véritable domaine de santé, et les patients ne sont pas toujours des vedettes à l’ego surdimensionné. Les bistouris des plasticiens peuvent venir à bout de malformations de naissance et redonner le sourire à qui se désolait de son menton, de ses bajoues ou d’un bec-de-lièvre.