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La COP 22, enjeu majeur pour le Bassin du Congo

Samedi 10 Septembre 2016 - 17:30

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Que la Conférence sur le climat et la protection de l’environnement (COP 22), dont les préparatifs s’accélèrent à Marrakech, soit plus suivie et plus efficace que celle de Paris en 2015 n’est ni acquis, ni certain. Mais si l’Afrique en général et le Bassin du Congo en particulier se mobilisent pour faire mieux entendre à cette occasion leur voix au sein de la communauté internationale, cette nouvelle édition pourrait bien constituer un tournant dans la lutte que mène l’humanité pour conjurer le mauvais sort qui la guette du fait de ses débordements. Autant dire, par conséquent, que l’enjeu de ce nouveau sommet mondial est considérable.

Cette réflexion résulte de deux constats.

Premier constat : alors que jusqu’à présent les deux superpuissances industrielles que sont la Chine et les Etats-Unis ne se préoccupaient guère de réduire les gaz à effet de serre que génèrent leurs activités on les a vus, la semaine dernière, signer officiellement, lors du Sommet du G20 à Hanghzou, l’accord planétaire conclu à Paris en fin d’année dernière. Cet acte commun, mis en scène de façon spectaculaire, avait manifestement pour but de prouver que les « Grands » se préoccupent enfin de lutter eux aussi contre la dégradation de la nature. Il porte en lui de grands espoirs et laisse penser que les autorités américaines comme les autorités chinoises vont maintenant assister les régions du monde qui joueront un rôle clé dans ce combat vital au cours des prochaines décennies.

Deuxième constat : dans ce nouveau contexte il est clair que le Bassin du Congo, deuxième plus grand bassin fluvial de la planète, se trouvera au cœur des préoccupations de ces grands acteurs. S’il est vrai, en effet, que la réduction de la pollution industrielle générée par les pays développés de l’hémisphère nord joue un rôle majeur dans la protection de la nature, il l’est tout autant que cette même protection n’aura d’effets durables que si les nations situées au cœur des grands bassins fluviaux et forestiers de la planète s’organisent elles-mêmes afin d’empêcher la déforestation et maintenir la pureté des eaux qui affluent vers les océans. Face à ce défi vital pour l’espèce humaine, seul l’appui des pays riches permettra aux pays émergents de faire le nécessaire.

À moins de deux mois de l’ouverture de la COP 22, qui se tiendra, on le sait, du 7 au 18 novembre à Marrakech, il reste très peu de temps à l’Afrique centrale pour  faire valoir les atouts dont elle dispose et convaincre le reste du monde de lui apporter l’aide multiforme dont elle a besoin pour protéger ses actifs naturels. Et dans cette affaire le Congo apparait fort bien placé pour prendre la tête du « lobby » africain qui occupera le devant de la scène à Marrakech. Ce n’est pas un hasard, en effet,  si le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche figure en tête de liste du gouvernement constitué par Clément Mouamba ; reconnu par la communauté internationale comme l’un des plus ardents défenseurs de l’environnement, Henri Djombo témoigne par sa position officielle de la volonté des plus hautes autorités du Congo de contribuer avec tous les moyens dont dispose le pays au combat vital qui s’engage pour la Terre.

Pourquoi, dans ces conditions, ne pas faire de Brazzaville, à l’issue de la COP 22, le lieu où se réuniraient de façon régulière les experts de l’environnement mais aussi les responsables publics des quinze pays qui composent le Bassin du Congo, sous-région des Grands Lacs comprise ? Tout semble indiquer qu’une telle initiative, si elle était bien conduite, recevrait l’appui des puissances extérieures qui se rendront à Marrakech dans quelques semaines afin d’affirmer leur volonté de protéger la Terre des catastrophes naturelles qui la guettent.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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