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La croisée des chemins

Mercredi 2 Octobre 2013 - 0:10

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Que l’on soit croyant ou incroyant, que l’on vénère Dieu, Allah ou Bouddha, que l’on vive à Rome ou au fin fond de l’Afrique, ce qui se passe ces jours-ci au Vatican ne peut laisser personne indifférent. D’abord, bien sûr, parce qu’avec plus d’un milliard deux cents millions de fidèles répartis sur les cinq continents, l’Église catholique est certainement aujourd’hui la puissance spirituelle la plus influente du globe. Mais aussi parce que le pape François, six mois après son élection au trône de Pierre, lance la chrétienté dans un mouvement qui pourrait bien modifier de façon radicale sa place et son rôle dans les sociétés humaines.

Deux faits majeurs marqueront cette semaine le changement que nous évoquons ici. Le premier est la réunion, à Rome, du groupe de huit cardinaux que le pape François a chargé de préparer la réforme de la Curie, cette instance clé de la gouvernance vaticane dont les défaillances paralysent l’Église. Le second est la venue du souverain pontife à Assise, ce village de l’Ombrie où vécut saint François, l’apôtre des pauvres et des déshérités dont il a pris de façon très symbolique le nom. Survenant au lendemain de la publication, dans les revues jésuites, d’une interview qui énonce de façon claire la volonté du nouveau pape de rapprocher l’Église de ses fidèles, ces deux événements confirment que l’Église se trouve bien à la croisée des chemins.

Pour les observateurs de la cité vaticane, il n’y a là rien de très surprenant. Car le retrait brutal de Benoît XVI et l’élection imprévue du pape François ne pouvaient avoir comme but ou comme conséquence, à plus ou moins brève échéance, que de lancer un processus de rénovation de la chrétienté auquel les peuples du monde émergent aspiraient depuis longtemps. Annoncé subtilement de diverses façons dans les dernières années, ce processus devient, au fil des jours, une réalité bien tangible que le monde entier constatera de visu vendredi, lorsque le pape et les prélats qui l’entourent s’inclineront devant la tombe du « poverello » d’Assise.

Aussi forte que soit la volonté du souverain pontife de rapprocher l’Église de ses fidèles, disons, cependant, que la bataille est loin d’être gagnée. Car les obstacles auxquels son prédécesseur s’est heurté et qui l’ont conduit à se retirer demeurent bien réels.

Les Dépêches de Brazzaville

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