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La Culture pour combattre la violence

Samedi 29 Novembre 2014 - 11:09

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Qui dit culture exprime l’ensemble des croyances, connaissances, rites et comportements d'une société donnée mais aussi les productions non matérielles d'une société même si l’on préfère parler de civilisation à propos des productions matérielles. La culture doit nous pousser à offrir une certaine garantie ou assurance qui réponde de l'existence ou du respect de quelque chose. Ici nous évoquons, bien sûr, la liberté, ce bien que l’on veut inaliénable.

La violence à laquelle nous faisons allusion dans notre propos est celle que l’on retrouve çà et là à travers la planète, qui met en exergue l’ "abus de la force" et que l’on considère à l'origine, comme  le fait "d'agir sur quelqu'un ou de le faire agir contre sa volonté, en employant la force ou l'intimidation. Il faut par ailleurs reconnaître que le recours à la force contraignante peut permettre également de soumettre quelqu’un contre sa violence ou contre l’exercice de la force pratiqué contre le droit.

Aussi nous questionnerons-nous au regard des innombrables violences pratiquées, sur la suffisance de la seule culture pour anéantir la violence. Que penser des cultures occidentales dans ces démocraties déjà établies depuis longtemps et dont certaines se disent dépositaires des droits de l’homme ? Les violences suscitées par la colonisation et la décolonisation, les conflits mondiaux, la plupart des conflits depuis 1945 et le comportement des troupes dites de pacification sur le théâtre conflictuel mondial ?

La culture s'oppose par déduction à la nature dans ce sens qu’elle rassemble tous les phénomènes humains car l'homme n'est pas un être intégralement naturel et la nature semble être le règne de la violence. D'où ce rapport de prédation entre les individus, une loi de la sélection naturelle, etc. La tentative humaine est grande de concevoir l'émergence de la culture comme une des meilleures approches pour s'extirper de cette violence naturelle et conduire à un monde pacifié dominé par le dialogue et les échanges. Le développement de la culture devrait avoir pour corollaire une diminution progressive de la violence, jusqu'à un état idéal d'absence totale de violence.

Ce monde contemporain où l’on se résigne pas à scander le « Plus jamais ça » qui récolte de l’écrivain Jacques Derrida « Et si le « ça » de « plus jamais ça » était non seulement près de nous, mais devant nous ? » La question de savoir quelle part la culture peut avoir dans la réduction de la violence ne peut être dissociée de celle du droit international et de sa construction, avec notamment des instances, mais l’on ne peut nier non plus que globalement la culture, l’éducation (et la loi…) sont des éléments civilisateurs, au sens de rendre plus « civilisé ». N’oublions pas que l’une des significations du mot civilisation est l’art de vivre ensemble. Citons également à titre d’exemple Eschyle qui nous parle de "La primauté du droit sur l’aveugle désir de vengeance, ce qui revient à inscrire la loi comme mode de régulation des rapports sociaux."

Il ne s’agit nullement de séduire les gens en s’adressant à l’émotionnel, mais plutôt de rendre critique en s’adressant à la raison et à l’intelligence. Ainsi la  fonction que nous voulons attribuer à la culture devrait-elle servir l’objectif que nous nous sommes fixé de lutter contre la violence.

C’est cette conception des choses qui pourrait être explorée de nos jours en matière de politique culturelle.

 

Ferréol Constant Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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