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La nouvelle équation atlantique

Samedi 5 Décembre 2020 - 17:05

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Même si rien n’est encore joué et ne le sera réellement que lorsque le nouveau président des Etats-Unis, le démocrate Joe Biden, aura pris officiellement ses fonctions à la Maison Blanche le 20 janvier prochain, le camp occidental resserre enfin ses rangs que la stratégie de l’« America first » conduite par son prédécesseur, le républicain Donald Trump, avait quelque peu affaiblis tout au long de son mandat. En témoignent de façon claire les déclarations positives des dirigeants européens qui accompagnent la confirmation progressive et de plus en plus indiscutable de la victoire électorale remportée par Joe Biden, mais aussi et surtout les discussions, pour ne pas dire les négociations, qui ont débuté ces derniers temps au sein même de l’Alliance atlantique.

 

Fortement ébranlée par les décisions que Donald Trump avaient prises tout au long de son mandat dans le but de concrétiser le repli sur soi des Etats-Unis qui était censé permettre au peuple américain de résoudre ses problèmes internes, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se trouvait en réalité menacée sinon de disparaître du moins de se diviser profondément. Une perspective qui avait fait resurgir en Europe l’idée de construire une communauté de défense plus autonome qui la mettrait à l’abri des foucades de son partenaire américain, mais qui générait aussi des divergences discrètes mais bien réelles entre l’Allemagne et la France, cette dernière plaidant pour la construction d’un système de défense proprement européen que ne souhaite visiblement pas Berlin.

 

Au cœur de la réflexion en cours sur l’avenir de l’Alliance Atlantique se trouve le document de soixante-sept pages qu’un groupe de dix experts, réuni depuis la fin du mois de mars pour étudier l’évolution stratégique du monde et proposer des solutions aux problèmes que celle-ci pose, a remis le 25 novembre au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. De ce document, qui a fait l’objet le 1er décembre d’une visioconférence à laquelle ont pris part les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance, ressort avec force l’idée que l’Alliance Atlantique  va devoir s’adapter  dans les dix années en cours au nouvel équilibre mondial que créent la montée en puissance de la Chine, le renforcement constant des moyens militaires dont se dote la Russie, la déstabilisation de régions telles que le golfe Persique où reprend la marche de l’Iran vers le nucléaire et la Mer de Chine du Sud où le président Xi Jinping entend imposer son autorité.

 

Il est clair que la reprise du dialogue atlantique qui se met aujourd’hui en place résulte de l’arrivée prochaine du président Joe Biden à la Maison Blanche, lequel n’a jamais caché son attachement à la communauté atlantique tout au long de la campagne qui lui a permis de convaincre la majorité des électeurs américains de voter pour lui. L’on peut être certain, dans ce nouveau contexte qu’un resserrement des liens stratégiques entre l’Europe et les Etats-Unis se concrétisera dans les mois à venir, un resserrement qui aura des incidences fortes sur l’équilibre des forces au sein de la communauté internationale.

 

Affaire à suivre de près donc !

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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