A la tribune de l’ONU : Joseph Kabila réitère son exigence du retrait de la Monusco

Mercredi 26 Septembre 2018 - 15:15

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Les résultats largement mitigés au plan opérationnel des forces onusiennes en République démocratique du Congo (RDC) sont à la base de la requête présidentielle exprimée du haut de la tribune de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

C’est avec intérêt que les Congolais ont suivi, le 25 septembre, l’adresse du chef de l’Etat, Joseph Kabila, à la tribune de la 73e Assemblée générale de l’ONU à New York. « Faire de l’ONU une organisation pour tous : une force mondiale fondée sur des responsabilités partagées, au service de sociétés pacifiques, équitables et durables », telle est la thématique qui sous-tend ces assises, laquelle constituait du reste le sous-bassement de l’intervention de Joseph Kabila. Le président de la République a, en effet, posé quelques questionnements en rapport avec l’avenir de cette organisation mondiale « face aux profondes mutations survenues sur la scène internationale marquée par l'émergence de nouveaux pôles de développement et l'apparition de nouvelles menaces, dont certaines ont des répercussions planétaires ».

A ce sujet, Joseph Kabila a exhorté chaque Etat membre « à valoriser sa contribution au bénéfice de la collectivité universelle et à protéger les valeurs qui font des Nations unies le rempart de la solidarité, de la paix et du progrès ». Au-delà de la réforme de l’organisation qu’il sollicite en vue d'en assurer un meilleur fonctionnement, le président congolais a plaidé pour le respect de la souveraineté  des Etats membres. « Nous ne saurons pas faire de l'ONU une organisation pour tous si l'ingérence caractérisée de certains gouvernements dans les affaires relevant, sans doute, de la politique intérieure des Etats, en violation des règles qui la régissent, est dangereusement tolérée, sinon banalisée », a-t-il martelé. Cela, a-t-il ajouté, explique la position de la RDC « de dénoncer et de s'opposer à toute ingérence dans le processus électoral en cours et de financer l'entièreté de ses coûts opérationnels ».

Irréversibilité des scrutins

Au sujet justement des élections attendues au mois de décembre, Joseph Kabila a confirmé leur caractère irréversible d’autant plus que « toutes les activités prévues dans le calendrier électoral en vue des prochains scrutins ont été à ce jour tenues ». Tout, a indiqué le chef de l'Etat, « sera mis en œuvre afin de garantir le caractère apaisé et crédible desdits scrutins, gage de la consolidation de la stabilité politique et économique dont la RDC a tant besoin pour son émergence ». Abordant le chapitre sécuritaire, le président de la République s’est réjoui de la consolidation de la paix au centre du pays malgré le fait qu’au nord-est, le défi sécuritaire reste entier, allusion faite aux récentes attaques terroristes dans la ville de Beni.  

Face à la persistance de l'insécurité dans cette partie du pays et dans certains coins nonobstant le déploiement des forces onusiennes, Joseph Kabila a, au nom du gouvernement, réitéré l’exigence du retrait de la Monusco du territoire national. « Vingt ans après le déploiement des forces onusiennes dans mon pays et en raison de leurs résultats largement mitigés au plan opérationnel, mon gouvernement réitère son exigence du début effectif et substantiel du retrait de cette force multilatérale », a insisté Joseph Kabila. Et de nuancer en ces termes : « la RDC se tiendra toujours aux côtés de l’ONU aussi longtemps que celle-ci restera elle-même à notre côté, parce qu’elle incarne l’aboutissement le plus concret des efforts de tous pour la paix et le bien-être de notre planète ».

Pour le progrès du continent   

Parlant de l’avenir de l’ONU et de son fonctionnement, Joseph Kabila a relevé, au nom de l’équité aujourd’hui mise en exergue, que « l’Afrique souhaite mieux faire entendre sa voix au sein de l’ONU en écho aux attentes de ses populations qui réclament davantage de représentativité au sein de cette organisation de portée universelle dont l’essentiel de ses actions de maintien de la paix concerne le continent ».

Tout en exigeant le retour aux fondamentaux en matière de démocratie et des droits de l’homme, le chef de l'Etat a aussi plaidé pour une exploitation responsable des ressources naturelles de l’Afrique sans sacrifier sa population. « Nous ne pouvons faire, enfin, de l'ONU une organisation pour tous au profit des sociétés durables tant que la faune et la flore des pays détenteurs des grands massifs forestiers ne serviront que d'ornement, sous le prétexte bien choisi de constituer le poumon de l'humanité, sinon de réparateurs de dégâts environnementaux causés par les industries du Nord, si en même temps aucune volonté réelle d'allouer des contreparties conséquentes à nos populations ne cristallise des engagements maintes fois souscrits mais jamais tenus », a-t-il conclu.  

Alain Diasso

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