L’Afrique, terre d’opportunités pour les entrepreneurs italiens

Mardi 31 Mars 2015 - 18:42

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Romano Prodi met en garde contre une démobilisation italienne en Afrique. Le continent se réveille, dit-il.

Dans son rôle d’agitateur des idées et héraut de la cause de l’humanité, le Pr Romano Prodi n’arrête pas de secouer le monde des décideurs italiens. Lundi, à Bologne sa ville, il a donné une conférence magistrale à la Johns Hopkins University de la ville. Le thème était en harmonie avec son dada de ces jours-ci où il a décidé de consacrer son temps de retraite à ses petits-fils et aux conférences sur le développement, notamment de l’Afrique.

« Les opportunités d’investissement en Afrique », était le thème de la conférence. Romano Prodi en a profité pour attirer l’attention sur le développement d’un continent qu’on fait mal de ne pas considérer comme terre d’affaires. « Le réveil du continent africain est tel que si les Italiens prenaient de l’initiative, l’Afrique serait aujourd’hui un terrain de réelles opportunités. Or nous, nous restons ici » en Italie, sans faire bouger les choses.

« Certes les défis y sont nombreux et la misère très forte. Les 25% de la population africaine souffrent de la faim, mais finalement il y a ici et là des signes de réveil. Les problèmes sont surtout politiques, avec l’existence d’une classe politique qui ne sait pas faire la distinction entre l’Etat et la propriété privée. Mais la démocratie y fait des progrès, même si ce sont des progrès en zigzag. L’autre grand problème est la fragmentation de l’Afrique : avec 54 Etats, aucun ne pourra disposer d’économie viable », a estimé l’ancien président de la Commission européenne.

M. Prodi estime que l’Afrique doit se développer dans l’unité. Mais cette unité est aussi une exigence pour les donateurs eux-mêmes. « Nous, Européens, sommes les plus grands donateurs. Mais séparés et divisés, nous ne pesons pas trop sur la politique africaine, une politique faite par la Chine, avec une structure organisationnelle très forte. L’Europe aide l’Afrique, mais de manière morcelée et divisée », regrette le Pr. Prodi.

Rappelons que M. Prodi a été plusieurs fois ministre et deux fois premier ministre d’Italie (de 1996 à 1998, puis de 2006 à 2008). Il a accompli de nombreuses missions internationales, dont notamment celle de rédiger un rapport sur plus d’efficacité des missions de paix de l’Onu en Afrique. Il a également assumé la charge d’envoyé du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel. Il a également été élu porte-parole des peuples autochtones, un titre qu’il considère avec beaucoup de sérieux.

Lucien Mpama