L’APD de la France repart à la hausse, alors que l’Afrique s’inquiète du coût du Brexit

Vendredi 7 Octobre 2016 - 14:01

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En baisse depuis quatre ans, la France a décidé d’augmenter de 5% en 2017 son aide publique au développement (APD), a  annoncé le gouvernement. Une hausse certes insuffisante, mais qui arrive au moment où les pays en développement sont confrontés au Brexit britannique.

En baisse pendant quatre années consécutives, le gouvernement français a annoncé la hausse de son APD en 2017, de 130 millions d’euros, soit un montant total de 2,62 milliards d’euros en 2017. Une hausse qui ne compense pas les baisses antérieures. Mais, aucune explication n’a été donnée sur les sources de financement de cette hausse.  

La porte-parole de l’Ong Oxfam France, Sandra Lhote-Fernandes, a indiqué que « malgré ce timide changement de tendance », le quinquennat du président de la République, François Hollande, restera marqué par une « amputation de 20% des crédits budgétaires », soit près de 700 millions d’euros en moins pour la lutte contre le changement climatique, la contribution à l’éradication de  la pauvreté et de la faim, et en faveur de l’accès à la santé et à l’éducation pour tous.

La directrice France de l’Organisation One,  Friederike Röder, explique que cette coupe équivaut à deux années d’aide de la France vers le Mali, le Niger et le Tchad « des pays pourtant prioritaires de l’aide de la France ». Devant les ambassadeurs français en août dernier, François Hollande  redonnait espoir, s’engageant à « être exemplaire sur le front de l’aide au développement ».

Ce budget reste éloigné des objectifs internationaux de la France en matière de solidarité internationale, c’est-à-dire  de consacrer 0,7% de son revenu national brut au développement en 2015. Aujourd’hui, il se situe à 0,37% de sa richesse nationale.

Les conséquences du Brexit sur les pays africains

La hausse française intervient au moment où certains commencent à s’inquiéter du coût du Brexit aux pays en développement. On estime à 378 millions d’euros la perte annuelle des pays pauvres, au cas où les accords libre échange avec le Royaume-Uni ne s’étaient pas maintenus après le Brexit. Notamment les marchés émergents des pays ACP, ainsi que les pays les plus pauvres. A eux seuls, ils pourraient perdre jusqu’à 203 millions d’euros par an, d’après l’Institut du développement étranger (ODI) et l’Observatoire britannique de politique commerciale.

Il faut déjà rappeler l’impact de la dévaluation de la livre sterling et du ralentissement de l’économie britannique sur les pays en développement. Certains économistes pensent que dans les années à venir, Londres devra « réinventer une toute nouvelle politique commerciale ». La situation semble inversée. Même si le Royaume-Uni maintient son APD  à 0,7%, on craint sa détérioration au moment où la France relance la sienne.  

Lors de sa première audition devant une commission  parlementaire, la nouvelle ministre britannique en charge du Développement international, Priti Patel, a évoqué la réforme du système mondial d’aide pour « bénéficier non seulement aux plus pauvres dans le monde, mais aussi aux contribuables au Royaume-Uni ». Par contre, elle a promis de maintenir l’objectif de 0,7% du Pib à l’aide au développement.

Noël Ndong

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