À l’approche du 19 décembre : vent de panique dans les chancelleries occidentales basées à Kinshasa !

Lundi 5 Décembre 2016 - 17:28

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Les États-Unis, le Canada et la Belgique ont donné à leurs ressortissants l’ordre formel de quitter la RDC avant cette date, en raison de la crainte des troubles qui pourraient survenir au pays à la suite de l’absence d’un véritable accord politique inclusif entre les forces politiques majeures. 

Le même scénario se répète. Comme autrefois, le 19 septembre dernier, lorsque le Rassemblement avait décidé de descendre dans la rue pour préaviser le président de la République quant à l’expiration de son mandat constitutionnel après le constat de la non-convocation du corps électoral, certains ressortissants étrangers étaient priés par leurs gouvernements de quitter le territoire congolais avant cette date. Craignant la dégradation des conditions sécuritaires dans le pays qui ne donnait plus des signes de stabilité et de paix, quelques pays étrangers pensaient que seul le départ de la RDC de leurs ressortissants pouvait les mettre à l’abri de toute éventualité. Aujourd’hui, l’on est presque dans le même cas de figure. Au fur et à mesure que se rapproche l’échéance du 19 décembre coïncidant avec la fin constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila, la psychose semble gagner plusieurs chancelleries occidentales qui redoutent le pire pour leurs ressortissants.

La tendance est de les évacuer, même contre leur volonté s’il en faut, avant que les choses ne se gâtent. La Belgique, qui a été la première à surfer sur ces appréhensions, a carrément déconseillé à ses ressortissants, via un communiqué de son ambassade à Kinshasa publié le vendredi dernier, de venir en RDC tout en demandant ceux qui y sont de « limiter leurs déplacements ». Le communiqué est on ne peut plus clair : « Au vu des tensions politiques et des risques de nouvelles manifestations d’ici la fin de l’année en République démocratique du Congo (RDC), l’avis de voyage du SPF Affaires étrangères, à titre de précaution, recommande désormais de reporter tout voyage non essentiel vers la RDC. Similairement, les Belges habitant sur place sont invités à évaluer si leur présence en RDC au cours des semaines à venir est indispensable. Il leur est recommandé de faire preuve de la plus grande prudence lors de leurs déplacements (…) », peut-on lire.

À la suite de la Belgique, le département d’État américain vient aussi de se mettre au pas en demandant depuis le 3 décembre aux ressortissants américains de quitter le territoire congolais avant la date du 19 décembre. « Les citoyens américains en RDC devraient envisager sérieusement de quitter le pays avant cette date », peut-on lire dans le communiqué publié à cet effet. Les membres de famille du personnel de l’ambassade américaine à Kinshasa et du personnel (non auxiliaire) ont été exhortés à quitter le pays à compter du 10 décembre 2016 « en raison de la détérioration de la situation sécuritaire prévisible ». À ceux qui n’ont pas l’intention de quitter le territoire congolais, il est conseillé de prendre quelques dispositions d’usage telle que la limitation de leurs déplacements. Pour ceux qui ont prévu de voyager vers la RDC, il leur est recommandé de remettre à plus tard tout « déplacement non essentiel ».

Mêmement pour le Canada, également candidat à l’évacuation de ses ressortissants, qui s’est exprimé via un communiqué de son ambassade à Kinshasa. Le pays prie par ailleurs ceux d’entre eux qui auront choisi de demeurer en RDC en cette période de faire preuve d’une « grande prudence ». S’ils ne l’ont pas fait formellement, d’autres États occidentaux, africains ou asiatiques ont néanmoins mis en garde leurs ressortissants contre l’imminence des troubles qui guettent la RDC en l’absence d’un accord politique inclusif entre la majorité et le Rassemblement au sujet de la fin du second et dernier mandat du chef de l’État en exercice.          

Alain Diasso

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