L’ARC s’indigne de l’immobilisme ambiant en Centrafrique.

Mardi 22 Août 2017 - 20:30

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France. À peine sortie de la conférence sur les perspectives de la Cour pénale spéciale organisée à Paris en juillet, l’association" Les Amis de la République centrafricaine (A.R.C.)", remonte au créneau pour interpeller l’opinion internationale sur le chaos qui règne en RCA sous leurs yeux. Michel Langa, son président, répond à trois questions du quotidien Les Dépêches de Brazzaville.

Michel LangaLes Dépêches de Brazzaville (LDB) : quelle est la situation en Centrafrique ?

Michel Langa (ML) : Entre les dépêches des agences de presse et les témoignages de sources concordantes, les nouvelles d’une destruction progressive des populations centrafricaines nous parviennent en temps réel. Sans vouloir tenir une comptabilité macabre, en l’espace de ces deux jours, que ce soit à Zémio, Bria, Gambo ou Bangassou, les combats entre milices font rage dans le pays. Ce cœur de l’Afrique centrale, pays où hier Gbaya, Banda, Sango, Yakoma et toutes les autres ethnies vivaient ensemble, est devenu un plateau de scènes de balkanisation où éclatent des affrontements sans précédent.

LDB : Comment réagit l’ARC ?

ML : Nous nous indignons face à cet embrasement au quotidien et nous joignons notre voix à toutes les autres qui, déjà, se sont élevées : celle du curé à l’intérieur du pays, celles des populations, celles des plus audibles des instances internationales, pour que cessent immédiatement ces exactions. Les coupables doivent être désignés, arrêtés et traduits en justice. L’ARC ne veut plus laisser, dans cette escalade de regain de violences, commettre de tels crimes touchant des populations où plus de la moitié des 4,5 millions de Centrafricains dépendent de l'assistance humanitaire. Cela est d’autant plus inacceptable que le pays est riche en ressources minières qui, hélas, sont contrôlées pour l’heure par les groupes armés.

LDB : Que préconisez-vous ?

ML : La crise subie par notre pays mérite que l’opinion internationale prête une meilleure attention aux 4,5 millions de personnes qui souffrent au vu et au su de tout le monde. Nous assistons, impuissants, à un manque de centralisation de la part de l’autorité centrale de Bangui. Les luttes intestines mènent le pays au bord de la partition. Refusons cet état de fait. Acceptons et revivifions plutôt l’idéal de renaissance prôné par le père-fondateur Barthélémy Boganda et cela, quelle que soit l’appartenance ethnique. Reprenons notre courage pour arrêter les massacres de masse. Nous interpellons le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour qu’il prenne les mesures immédiates nécessaires face à la crise sécuritaire et humanitaire en Centrafrique. Indignons-nous tous. Que l’Union africaine intervienne maintenant en urgence car le décompte de victimes se révèle chaque jour en évolution depuis le début de l’année. Que la paix revienne dans notre pays. Aujourd’hui, ensemble, enrayons le départ de l’incendie de l’écosystème du Bassin du Congo, deuxième poumon du monde. Demain, il sera trop tard.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Michel Langa

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