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L'assainissement du vocabulaire est salutaire en politique

Samedi 1 Décembre 2018 - 17:12

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Nous ne le dirons jamais assez car, quelques déchirements sociaux pouvant naître ici et là dans un territoire donné peuvent aussi être occasionnés par l’usage des mots à charge négative par des « entrepreneurs politiques » en quête du sensationnel. Et si l’assainissement est le processus par lequel on devrait se débarrasser des « souillures » afin que la chose devienne propre, il est vrai que ce processus doit être utile à la fois en économie et surtout en politique.

De la même manière dans une ville, les services d’assainissement et d’hygiène vont en guerre contre les ordures qui ternissent l’evironnement, en économie et en finances publiques, les experts procèdent par des audits pour chasser la gabegie, le gaspillage et le détournement des derniers publics. Et que dire en politique ? Les « politiciens »  devraient procéder à un nettoyage de leur vocabulaire en éliminant, raison gardée, de leurs discours et écrits certains vocables à contenus venimeux ou inflammatoires capables d’incendier tout un tissu social ou toute une nation.

Tenez ! Quand arrive, par exemple, le temps des meetings politiques, des assemblées générales ou d’autres rencontres politiques, on entend tous jusqu’aux insanités. Tout cela dans un but avoué de faire mal ou d’attiser la haine, voire de cultiver le non-vivre ensemble. Les propos du genre « celui-là n’est pas le nôtre », « vous pouvez tout casser et le ciel ne tombera pas », « nous  sommes supérieurs à ceux-là », « le peuple X est un peuple intelligent », « tout ce qui se dit à la radio et à la télé n’est que mensonge » et même certains « politiciens » en témoignent. Quelle maladresse nationale !

Et la question que le commun des mortels peut se poser est de savoir ce que peuvent cacher ces propos qui sortent de la bouche d’un politique. Cela n'est autre que la culture de la haine tribale et/ou régionale, de l’ethnocentrisme, le rejet systématique de l’autre. Et comme la foule prend rarement le « bon » côté des choses, cela peut entraîner des comportements pervers des sympathisants de ces gens-là. C’est regrettable.

Oui, le langage apaisé en politique est bien le corollaire de la cohésion sociale. Encore que ce qui est grave, certains « amphibiens-politiciens » transforment ces mots à charge négative en des slogans de tous les jours qui abondent sur des réseaux sociaux. 

Il est donc clair qu’un terme politique chargé négativement et  souvent employé par ces politiciens peut être érigé en objet de désaccord social. Et quand l’entrepreneur politique se cache derrière de tels mots pour nuire, qu’il sache qu’il est là en train de se promener avec une allumette qui, une fois en contact avec  des toitures de maisons, peut causer des dégâts. Assainissons tous le vocabulaire politique car, le peuple a plus besoin des mots propres que des mots à charge négative qui sont porteurs des germes de destruction sociale.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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