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Le Congrès africain pour le progrès

Samedi 18 Octobre 2014 - 11:30

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Dans la longue liste des partis politiques de l’arène congolaise, il faut désormais ajouter le Congrès africain pour le progrès, le Cap. Le 11 octobre dernier, dans une salle de conférence du Palais des congrès à remplir, deux groupes folkloriques ainsi qu’une chorale religieuse appelés pour la circonstance animent la partie. C’était le jour choisi par les fondateurs de cette nouvelle formation politique pour en organiser la sortie officielle. Le rendez-vous pris pour 13 heures court jusqu’à deux heures plus tard. À l’entrée de la salle, des militants vous distribuent un tract sur lequel sont relayés des appels invitant au refus du changement de la constitution.

Puis, l’on assiste à l’arrivée des dirigeants du Cap. Ils arborent un foulard de couleur jaune noué au cou. Ce sont tous ou presque des hommes et des femmes connus. Anciens du Parti congolais du travail pour les plus en vue d’entre eux, anciens ministres et anciens responsables de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale : Christophe Moukouéké, Victor Tamba-Tamba, Jean Itadi, Dominique Nimi Madingou, ou encore  Jean Mouyabi. On est effectivement en présence d’hiérarques à qui l’on ne peut rien apprendre de la chose politique de chez nous au Congo. Tout comme leurs invités d’honneur, Mathias Dzon et Clément Mierrassa.

Ce décor planté, auquel il faut ajouter le régime de palmier, logo du parti, disposé devant le présidium de la réunion, les choses sérieuses peuvent commencer. En prime, un discours coriace du porte-parole du Cap, Christophe Moukouéké. Rompu à l’exercice, l’homme dévoile les intentions du mouvement qui vient de naître. En s’attaquant à deux camps. Le premier, celui du parti que les nouveaux dirigeants venaient de quitter, l’Upads. À ses yeux, celui-ci n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’il a manqué de ressouder l’unité de sa haute sphère dans le sillage de son congrès extraordinaire de 2013. L’ex-Secrétaire général de l’Upads l’accuse aussi de s’être « compromis » avec le pouvoir en place.

Le deuxième camp que charge le porte-parole du Cap est justement celui du pouvoir, dont le bilan depuis dix-sept ans « n’a rien de positif », insiste-t-il. Chaque fois que les pics de l’orateur sont salués par des ovations successives, une dame assise parmi ses camarades secoue la tête, elle n’acclame pas, elle désapprouve. Estime-t-elle, peut-être, que tout ce qui est dit ne l’est pas de bonne foi. Mais celui qui a la parole n’est pas d’humeur à ne pas profiter d’une telle tribune pour montrer ses talents de tribun prompt à donner dans la polémique. Cela va durer un peu plus d’une demi-heure. Avant qu’il ne reprenne à nouveau le micro pour cette fois présenter la composition des responsables des instances provisoires du nouveau parti.

Si le Cap, tout comme l’Upads, ont pour mentor sacré l’ex président Pascal Lissouba, ils ont aussi en commun de chasser sur les mêmes terres du Grand Niari. Les instances des deux formations politiques puisent leurs cadres essentiellement dans cette partie du pays. Ils se tireront dessus politiquement dans ce fief qu’ils contrôlaient ensemble il y a près de vingt ans.

Sur le banc des alliés du Cap, à cette cérémonie officielle, n'étaient présents que les leaders de l'opposition dite radicale. Son discours faisant foi, on peut imaginer ce que sera le combat de ce parti dans les jours à venir. À condition, toutefois, que d'ici là, des dissensions liées à son fonctionnement, ou à l'attribution des postes définitifs lors de son congrès constitutif dont la date reste à fixer ne l'emportent corps et biens. À l'origine des querelles interminables dans leur ancien parti, l'Upads, des palmiers duquel ils tentent d'hériter les régimes de noix, se trouvaient en effet aussi les luttes de leadership.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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