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Le continent est au centre des attentions !

Lundi 26 Mai 2014 - 0:21

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La Journée mondiale de l’Afrique, tous les 25 mai, est, bien entendu, la célébration d’un anniversaire, celui de la signature des accords de l’Organisation de l’unité africaine, le 25 mai 1963. Naturellement, dans chaque pays on s’impose d’organiser moult événements vantant les bienfaits du rapprochement entre les peuples africains. Cette journée est aujourd’hui devenue une tradition fortement ancrée dans l’ensemble des pays africains, et elle représente le symbole du combat de tout le continent africain pour la libération, le développement et le progrès économique.

Parmi les événements qui se déroulent à ce propos, on notera la Journée mondiale de l’Afrique (JMA Rhône-Alpes) de Lyon commencée le 21 mai dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon par une soirée de remise des trophées Afrique/Rhône-Alpes à ceux supposés faire rayonner l’Afrique en Rhône-Alpes.  Le 22 mai, le Musée gallo-romain de Fourvière a abrité une conférence-table ronde sur le thème « L’Afrique, de l’origine de l’humanité à la mondialisation » et le 24 mai, à l’hôtel Hilton, un grand dîner de gala de clôture de l’année du cinquantenaire de l’Union africaine. Il faut savoir en outre que cette célébration, qui a mis cinq pays africains à l’honneur – la Mauritanie, la Centrafrique, le Maroc, la Tunise et Madagascar –, a été animée par de nombreuses expositions du 19 au 25 mai.

Le cher continent, affectueusement appelé le berceau de l’humanité, est à l’origine d’un grand nombre de peuples, de langues, de religions et de traditions. Il faut hélas bien admettre que ce tableau idyllique demeure très contrarié par certains tristes records, comme un produit intérieur brut par habitant le plus bas au monde en dépit des extraordinaires ressources et potentiels naturels dont regorge le continent, une pénurie d’eau potable, des délestages électriques aux conséquences désastreuses sur la santé les populations, un endettement demeuré très lourd faute d’un développement économique harmonieux, un taux de séropositivité des plus forts au monde… Et que dire des innombrables conflits non résolus à l’origine de multiples camps de réfugiés ?

Les Objectifs du millénaire pour le développement sont-ils atteints pour devenir un réservoir de 54 pays émergents ? L’ambition et l’élan pour l’émergence sont au rendez-vous, mais il faut bien l’admettre, il faut bien plus d’ardeur. On aime le continent, certes, colloques, séminaires, tables rondes, conférences, réunions, symposiums, assemblées générales, briefings, meetings, etc. se multiplient, et ce ne sont pas les seules tentatives pour pousser, forcer à réfléchir sur le continent à l’image des journées mondiales consacrées à l’enfant africain le 16 juin, la femme africaine le 8 août, l’écrivain africain le 7 novembre, l’industrialisation de l’Afrique le 20 novembre, au paludisme le 25 avril, la journée du 25 mai demeure bien plus générique.

On continue tout de même à se poser la question : faut-il célébrer ou commémorer ? Le bilan mitigé de l’OUA ne peut pas justifier, à lui tout seul, les tourments économiques de l’Afrique. Mais il faut tout de même reconnaître une certaine mollesse dans le bilan du club des chefs d’État, et que nous attendons de notre organisation politique qu’elle incarne un puissant ressort politique sur le territoire de Toumaï et Lucy.

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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