Le « fumbu » et ses vertus expliqués aux populations

Jeudi 5 Mars 2015 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un focus sur le thème « Domestication du gnetum » a été organisé le 4 mars à la Chambre consulaire de Pointe-Noire par le Service national de reboisement (SNR), dans le cadre des festivités marquant la Journée mondiale de la femme. Ce, en présence de Lambert Imbalo, directeur général du SNR.

Présent dans tous les départements du pays, le gnetum ou « fumbu » dans les départements Sud , « coco » dans la partie septentrionale du pays, est  malheureusement en voie de disparition dans la sous-région en général, et au Congo en particulier. D'où la mise en place du projet de domestication de cette denrée alimentaire tant prisée par la population. Ce projet amorcé en 2011 sur la base d’un partenariat entre la FAO et le SNR, vise  à assurer un appui technique et vulgariser la technique de domestication du fumbu en milieu rural. Voilà qui justifie la tenue de ce focus.

Martine Haouena-Bidié,  technicienne en foresterie, agent du ministère de l’Economie forestière,  chef des travaux à la Station forestière de Youbi, district de Madingo-Kayes dans le département du Kouilou a développé le thème principal, à savoir :  « La domestication du gnetum ». Tandis que la tradi-thérapeute  Rose Sayi,  a édifié  l’assistance sur "les vertus du gnetum dans la médecine naturelle."

Les origines du gnetum,  produit forestier non ligneux d’Afrique centrale, son intérêt socio économique, les conséquences de sa disparition, sa culture ou sa domestication sont les différents sous thèmes  développés par Martine Haouena-Bidié qui, après avoir défini la domestication comme l’art de maîtriser les techniques de production d’une espèce sauvage ou d’un plant forestier sous le contrôle d’un technicien ou vulgarisateur, à expliquer les techniques appliquées et les différentes étapes à franchir par les boutures façonnées, avant qu’elles ne deviennent des jeunes plants.

Selon elle, « la domestication du gnetum  permet de réduire les risques des conflits des populations vivant dans un même voisinage et travaillant dans les mêmes plantations en forêt. Sa mise en champs peut accroître les gains de ces populations et améliorer leurs conditions de vie, mais aussi réduire la dégradation de la masse forestière et contribuer à la conservation de la biodiversité».

Il ressort aussi que le gnetum est riche en magnésium,  potassium,  fer et en protéines végétales. « Il  a une grande valeur nutritive, son abondance permet de renforcer l’offre alimentaire des populations, des groupements d’intérêts communautaires et des particuliers. Sa disparition  va appauvrir davantage les ménages et certains peuples qui en dépendent, tels les peuples autochtones, sans oublier l’augmentation vertigineuse de  son coût sur le marché », a renchéri Martine Haouena-Bidié.

Il faut dire que la domestication du gnetum intègre  la politique gouvernementale, en matière de gestion durable des forêts congolaises et la promotion de l’économie verte. C’est ainsi que l’Etat congolais a lancé des programmes  visant la vulgarisation des techniques de propagation et de production des boutures, la formation des praticiens sur les techniques des récoltes durables et la commercialisation des produits.

Clôturant ces retrouvailles, Lambert Imbalo, directeur général du SNR a encouragé les initiatives de tous les acteurs oeuvrant dans la valorisation des produits non ligneux qui, selon lui pourraient bénéficier de l'appui du département de l'Economie forestière. 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

la tribune officielle pendant la causerie-débat sur le gnetum crédit photo"Adiac"