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Le Midem à Brazzaville

Samedi 14 Avril 2018 - 19:31

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Vous connaissez tous sans doute le Midem, le Marché international du disque et de l’édition musicale, qui vient de séjourner à Brazzaville les 11, 12 et 13 avril, dans le cadre de son African Forum visant à soutenir l’industrie musicale sur le continent africain, créer un cadre pour permettre des échanges, mettre en valeur la créativité africaine, amplifier le partage des connaissances, stimuler l’implication des politiques et des institutions et ainsi booster le marché et la créativité .

En effet, après Johannesburg, en Afrique  du Sud; Lagos, au Nigeria; Abidjan, en Côte d’Ivoire, avant de s’arrêter au mois de juin à Cannes, Brazzaville a été gratifiée de la présence d’une équipe de professionnels de l’industrie musicale qui, pendant trois jours, ont animé Show case et panels à l’Institut français du Congo (IFC).

Il faut tirer son chapeau à l’IFC qui a permis la rencontre authentique entre trente artistes et trois cents participants issus de la République du Congo, de la République démocratique du Congo et du Cameroun et surtout l’éclairage, très édifiant, de professionnels venus de France parmi lesquels, les labels Believe Digital, Radio Nova, la Sacem, Sony Music, West Africa, Trace Tv et Universal Music Africa.

Naturellement, les Show case ont tenu leurs promesses et les participants ont eu le loisir de savourer la crème des artistes congolais dont Trésor Mvoula, Roga Roga, Makhalba Malechek, Patrouille des stars, le Chœur des Séraphins, etc. Ils ont également pu découvrir, pour certains, des perles en matière musicale à l’instar des mamans du Congo, Spirita Nanda, Bize Ice où Black Panther …

Nous sommes cependant en droit, dirons-nous, de déplorer amèrement une communication limitée comme c’est souvent le cas et qui n’a pas réellement atteint les couches concernées pour un évènement de cet acabit qui se veut largement salutaire pour les artistes, à condition qu’ils y participent pleinement. Nous en voulons pour preuve le segment des panels pour lesquels la salle n’était nullement pleine à craquer mais qui a religieusement éclairé sur les insuffisances de l’industrie musicale au Congo et, partant, dans la sous- région. Il faut espérer une restitution fidèle de ces panels pour les trop nombreux absents !

Ils ont été excellents, tous ces orateurs, et tant pis pour ceux qui n’y ont eu droit mais c’est bien regrettable toutefois. Il faut souhaiter que l’IFC en fasse un large écho car, Abib Mbaye, directeur  chez Universal Music Africa, Bernard Zekri de Radio Nova, Laure  Duhard, responsable des ventes du label Believe, Serge D’Oliveira d’Airtel et Yanick Zagba de Sony Music ont été éloquents et prolixes sur le panel de 10h, du 12 avril,  relatif à la création des contacts pour exporter sa musique. Le second panel en après-midi a également été porteur de grandes espérances, qui avait pour thème « Structurer la chaîne de valeur pour développer les entreprises musicales au niveau local  et mondial ». Les échanges furent très riches et concrets entre Akotchayé Okio de la Sacem; Maxime Foutou, du Bureau congolais des droits d’auteurs; Saint Patrick Azano, l’artiste; Serge D’Oliveira, responsable marketing d’Airtel et Alexandre Bougha de l’agence de communication Clockers.

En guise de conclusion, il sied de rappeler qu’à la base de la chaîne de valeur, il y a la création, qui seule peut permettre que soit développé un environnement propice ou non pour son épanouissement. Le plaidoyer de Saint Patrick Azano pour une corporation d’artistes unis, organisés et structurés, sortant des sentiers battus du secteur informel, a suscité une grande adhésion.

 

Ferréol Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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