Le Pape aux victimes des attentats de Nice : « Répondre aux œuvres de Satan par les Œuvres de Dieu»

Samedi 24 Septembre 2016 - 17:42

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Le Souverain pontife a rencontré samedi au Vatican les familles des victimes de l’attentat djihadiste du 14 juillet dernier à Nice, en France.

Le pape François s’est montré ému de ré-évoquer samedi le choc provoqué chez tous, par l’assassinat de quelque 86 personnes de diverses religieux le soir du 14 juillet dernier dans la ville de Nice. Accédant à une demande du maire de cette ville proche de l’Italie, géographiquement et historiquement, le pape a rencontré dans la grande Salle Paul VI au Vatican les membres des victimes de cet acte horrible et inédit. Celles-ci lui ont offert 86 œillets, symbolisant les 86 morts de cet attentat perpétré par un jeune musulman au volant qui avait foncé sur la foule en fête sur la Promenade des Anglais.

Connu pour son langage à hauteur d’homme, où il fait parler son cœur, le pape a commencé par s’excuser de ne pouvoir parler français (n’hésitant toutefois pas à conclure la rencontre par un « Le Seigneur bénisse vous tous », prononcé dans la langue de Molière). Pour le Saint-Père, malgré la révolte que suscite en tous l’acte barbare perpétré à Nice, ce à quoi il invite c’est « une authentique conversion du cœur ». Il a souligné que malgré la tentation du repli sur soi et de répondre par la haine ou par la violence, « on ne peut répondre aux assauts du démon que par les œuvres de Dieu qui sont: pardon; amour et respect du prochain, même s’il est différent».

A noter que dans la délégation conduite par M. Christian Estrosi, le maire de Nice, on comptait l'imam Boubekeur Bekri, vice-président du conseil régional du culte musulman dans le sud-est de la France, qui avait confié à la presse : «En tant que musulman et croyant, je pense qu'on est dans le droit fil de la pensée du croyant, de la capacité de converger les uns vers les autres». Il avait fait part de son grand respect pour le chef de l’Eglise catholique, homme d’un « humanisme intense ».

« Je veux partager votre peine», a dit le pape, « vous qui souffrez dans votre corps ou dans votre âme parce qu’un soir de fête, la violence vous a frappés aveuglément, vous ou l’un de vos proches, sans considération d’origine ou de religion ». Il est aussi revenu sur un thème qui lui tient à cœur : la paix par et avec les religions. Il a indiqué « l’urgente priorité » que constitue pour lui « l’établissement d’un dialogue sincère et de relations fraternelles entre tous, en particulier entre ceux qui confessent un Dieu unique et miséricordieux ». Cette mission incombe aux religions, mais aussi aux gouvernants.

Le pape a prié pour les personnes parfois atrocement mutilées dans leur chair et dans leur âme, et celles encore hospitalisées après l’attentat de Nice. Trois jours après cet attentat, il avait déjà prié pour ces victimes sur la Place Saint-Pierre. « Que Dieu accueille toutes les victimes dans sa paix, soutienne les blessés et console les proches; qu’il disperse tout projet de terreur et de mort, pour qu’aucun homme n’ose plus verser le sang de son frère », avait dit le pape qui avait fait part de son souhait d’embrasser de façon « paternelle et fraternelle tous les habitants de Nice et toute la nation française ».

Lucien Mpama

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