Le pape François est allé porter son message de paix à l’Egypte

Lundi 1 Mai 2017 - 11:45

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Le chef de l’Eglise catholique a redit à une Egypte meurtrie par des attentats islamistes lourds que tuer au nom de Dieu, c’est dévoyer son nom.

Le Saint-Père s'est rendu en Egypte samedi et dimanche, il en est revenu. Et son message a porté au-delà des seuls chrétiens coptes qu’il avait prévus d’aller réconforter après une série d’attentats sanglants revendiqués par le mouvement extrémiste de l’Organisation de l’Etat islamique. Le dernier de ces attentats, qui a ému y compris les non-chrétiens, a été perpétré dans deux églises coptes (des fidèles orthodoxes très proches des catholiques) en pleines célébrations du Dimanche des Rameaux, le dimanche qui précède Pâques chez les chrétiens.

Dès son arrivée vendredi, il s’est adressé à une conférence internationale sur la paix, initiative de l’Université Al-Azhar, la plus haute institution mondiale de l’islam sunnite avec qui, ces derniers temps, les relations avec le Vatican se sont quelque peu refroidies. « Nous sommes tenus de dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains, de porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion et de les condamner comme falsification idolâtrique de Dieu : son nom est Saint, il est Dieu de paix, Dieu salam », a dit le pape.

A la tribune de cette conférence internationale, il a martelé que la violence au nom de Dieu était une faute, suscitant des applaudissements nourris. La paix vient de la tolérance, a-t-il affirmé au cours de ce voyage. C’est « voir dans l'autre non pas un ennemi à vaincre, mais un frère à aimer. L'unique extrémisme admis pour les croyants est celui de la charité! Toute autre forme d'extrémisme ne vient pas de Dieu et ne lui plaît pas! », a lancé le Souverain pontife lors de la messe finale de ce voyage, samedi dans un stade militaire dans la banlieue du Caire.

Cette visite papale - près de trois semaines après les deux attentats suicides djihadistes, qui ont fait 45 morts le 9 avril dans des églises coptes orthodoxes - a pris un caractère hautement symbolique pour les chrétiens d'Egypte. Ils représentent environ 10% des 92 millions d'habitants du pays et forment la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. La venue du pape de Rome a représenté un véritable signe d’espérance et de solidarité dans une région où ils subissent les tribulations de toutes sortes, et où l’Etat islamique les a pris pour ses cibles privilégiées en Irak comme en Egypte.

Le déplacement du pape François était le deuxième d'un pape en Egypte dans l'époque moderne, 17 ans après celui de Jean-Paul II, qui avait marqué les esprits. Alors que beaucoup de chrétiens d'Egypte s'estiment tenus à l'écart des postes clefs, le pape avait appelé vendredi, devant le président Sissi, au respect « inconditionnel » des droits de l'Homme, en citant notamment « la liberté religieuse et d'expression ».

La visite du pape a également permis de resserrer les liens avec les orthodoxes. Une véritable relation fusionnelle s’est instaurée avec le pape des coptes d’Egypte, Tawadros II, qui avait d’ailleurs été l’un des tout-premiers grands leaders religieux à rendre visite au pape argentin à son élection au Vatican en 2013. Les deux responsables ont signé samedi une déclaration conjointe réaffirmant leur volonté de marcher vers l’unité œcuménique.

Lucien Mpama

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