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Le Ravy

Lundi 14 Avril 2014 - 4:26

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Connaissez-vous le festival Ravy ? Eh bien, il gagne à être connu, car les Rencontres d’arts visuels de Yaoundé est un festival international qui se tient tous les deux ans depuis 2008 à Yaoundé, capitale du Cameroun. Durant une semaine, la ville vit au rythme d’interventions artistiques, de performances publiques, d’expositions de travaux en salle, dans une galerie, un musée ou un espace culturel. Les artistes proviennent de tous les horizons afin de présenter leurs œuvres de peinture, sculpture, photographie, vidéo d’art, et naturellement cette plateforme offre une opportunité pour les artistes qui enrichissent leurs échangent et rencontrent ainsi plus de mécènes avec la tenue d’ateliers aussi bien sur la pratique des arts que sur le management de projets culturels.

On doit cette initiative heureuse à une collaboration qui a uni l’association les Palettes du Kamer avec le Crane, un centre de ressources de France basé en Bourgogne. Il faut savoir que les Palettes du Kamer est une association d’artistes plasticiens camerounais fondée en 2004 à Yaoundé dont le but était la promotion des œuvres, l’épanouissement des artistes plasticiens. Et il faut bien admettre qu’avec ses dix ans d’existence, le Ravy s’avère une expérience concluante.

Si en 2010, les artistes qui venaient de France, de Pologne, d’Allemagne, du Togo, du Nigeria, d’Israël, de hollande, du Japon et du Cameroun constituaient une vingtaine de personnes, toutes de grands talents, rompues aux exigences des différents festivals à travers le monde, 2014 nous aura présenté un cru exceptionnel tant par sa densité que par sa diversité. La quatrième édition du festival Ravy qui s’est tenue du 7 au 13 avril 2014 a accueilli de nombreux artistes locaux et internationaux autour d’expositions multiformes et d’art-performances. Une fois de plus et depuis six ans, on s’est rencontrés, on a partagé des expériences et posé de nouveaux jalons dans l’écriture artistique contemporaine. De nombreux curateurs et professionnels de l’art contemporain ont permis que l’on progresse d’un cran dans le développement des réseaux, la critique et l’analyse des concepts.

De nouveaux talents ont émergé, et l’on a senti l’encouragement et l’attachement pour l’exploration de discours nouveaux, des démarches innovantes incitant à accorder à Yaoundé le statut particulier de plaque tournante des arts visuels en Afrique. Une trentaine d’artistes venus de dix pays a participé à cette biennale, sous la direction curatoriale de Jean Voguet (France), Martin Baasch (Allemagne), Jude Anogwih (Nigeria) et Landry Mbassi (Cameroun). Plusieurs lieux partenaires se sont investis pour couvrir le festival, à savoir l’Institut Goethe, l’IFC Yaoundé, la Galerie d’art contemporain, le musée La Blackitude, l’Othni, etc. Que fallait-il de plus pour être reconnu sur la route des festivals ?

L’ambition d’établir des échanges entre artistes du Nord et du Sud et de faire du festival une référence dans le monde de l’art contemporain est quasiment tenue, il s’agit à présent de maintenir cet acquis. Car il faut dépasser le cap des deux cents visiteurs qui abondent aux vernissages, de la presque centaine pour les projections vidéo en salle, et des cinq cents approximatifs qui assistent aux performances tenues dans les rues de la ville.

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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