Législatives gabonaises : le parti au pouvoir se taille la « part du lion »

Mardi 30 Octobre 2018 - 13:20

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Le Parti démocratique gabonais (PDG) a raflé, au cours des scrutins des 6 et 27 octobre quatre-vingt-dix-huit des cent quarante-trois sièges de l'Assemblée nationale  face à une opposition moribonde, selon des résultats officiels.

 

 

 

Les législatives plusieurs fois reportées étaient le premier scrutin d'importance depuis la présidentielle de 2016 marquée par des violences meurtrières ayant suivi l'annonce de la victoire du président Ali Bongo Ondimba, face à son principal rival Jean Ping.

« PDG: la part du lion! », a titré, le 30 octobre, le journal pro-gouvernemental "L'Union", après la publication des résultats du second tour qui s'est tenu samedi, confirmant une victoire sans appel du PDG parti au pouvoir et ancien parti unique jusqu'à 1991.

Selon des résultats officiels, le PDG a raflé quatre-vingt-dix-huit sièges sur cent quarante-trois,  auxquels s'ajoutent quelques sièges gagnés par des partis affiliés à la majorité.

Dans l'opposition, le parti des démocrates de Guy Nzouba-Ndama devient la première formation avec onze députés. Le parti Rassemblement héritage et modernité n'obtient que quatre députés et l'Union nationale, deux. Mais les principaux dirigeants de l'opposition ont échoué à se faire élire ou réélire. Jean Ping, candidat de l'opposition alors unie à la présidentielle de 2016, a boycotté le scrutin et n'a jamais paru aussi isolé, s'estimant toujours « président élu ».

Dans le camp de la majorité, presque tous les poids lourds ont été largement élus ou réélus avec des scores impressionnants, dont le Premier ministre Emmanuel Issoze-Ngondet (89,57%) et l'ancien ministre des Affaires étrangères et de l'Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya (91,78%). Il en est de même pour la plupart des ministres et proches du président Bongo. Sa fille aînée, Malika Bongo Ondimba, a ainsi été élue avec 99,19% à Bongoville, fief du clan présidentiel et village natal de son grand-père, l'ancien président Omar Bongo auquel son fils Ali a succédé à sa mort en 2009. Connue pour avoir relancé le concours de Miss Gabon, elle est membre du bureau politique du PDG.

L'opposition n'a eu de cesse de dénoncer des fraudes et des achats de votes. Lors des dernières législatives de 2011, le PDG avait raflé plus de cent sièges de députés sur cent vingt. Début 2018, un nouveau découpage électoral a été adopté, portant à cent quarante-trois le nombre de députés.

Josiane Mambou Loukoula et AFP

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