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L’endogamie continue de faire le lit du tribalisme !

Samedi 28 Novembre 2020 - 14:13

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Ici, nous ne condamnons pas la pratique de l’endogamie, qui est d’ailleurs l’une des vieilles pratiques matrimoniales qui a toujours existé depuis la nuit des temps et existera toujours que l’on veuille ou non. Cependant, nous constatons avec regrets que la course effrénée à laquelle se livre la génération actuelle vers cette pratique peut aussi être un frein pour un vrai brassage socio-ethnique. Or, le brassage ethnique a été salutaire à la nation.

En faisant abstraction des débats d’écoles qui n’en finissent jamais entre des intellectuels, les notions d’endogamie et d’exogamie renvoient respectivement à une forme de mariage n’associant que les partenaires d’une même ethnie ou tribu et à une ouverture dont les conjoints appartiennent à des ethnies et tribus différentes.

Alors cette deuxième forme de mariage intègre bien les concepts tant recherchés car ceux-ci sont le ciment de la nation. Il s’agit entre autres de  la solidarité nationale, du vivre-ensemble, du brassage ethnique, de la cohésion nationale et bien d’autres. Le constat est que, cette jeune génération, au lieu de tourner petit à petit le dos à ce mariage endogamique, elle le crédibilise en l’abusant. Cette réalité est encouragée par des parents qui sont d’un certain âge et connaissant bien les méfaits de l’abus de cette forme de mariage  dans certains ménages.

Et pourtant sur cette question, l’Unesco est claire, car elle a toujours pensé que les villes en réalité devraient être les principaux foyers de brassage ethnique et socio-culturel. Ces villes sont des berceaux d’une diversité ethnique intégrée et socialisée. Mais hélas ! Le vécu quotidien de certaines de nos villes laisse à désirer, ne serait-ce par leur configuration démographique qui n’est pas intégratrice. Trop d’homogénéité en matière de regroupements tribaux. Et cela ne favorisera jamais du tout une éclosion exogamique mais perpétue l’endogamie.

 L’excès constant de l’endogamie peut devenir, si l’on ne prend garde, pathologique car, disons-le crânement, peut être source d’instabilité sociale. Et comme l’ethnicisation se pérennise à travers des actes endogamiques dans certaines de nos villes, on pourrait assister aux scènes de rejets des autres à moindres « différends sociaux », c’est de l’ethnocentrisme social.

 Pour bien lire la survivance criarde de ce phénomène du mariage endogamique qui tend à devenir gênant, il suffit de passer dans plusieurs mairies de nos villes et communes urbaines, et posez alors une seule question aux jeunes nouveaux mariés : « Quelle est l’ethnie de ton partenaire ? » Sur un échantillon de vingt à quarante couples, nombreux répondront : « Mon partenaire est de la même ethnie que moi ». L’union exogamique est à encourager car elle intègre sociologiquement les habitants d’une même nation. Les études des socio-ethnologues contemporains ont démontré que l’exogamie est à 75% un facteur de stabilité sociale pour une société faite d’une diversité ethnique.  

 

   

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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