Les changements climatiques exigent d’agir radicalement

Vendredi 30 Mai 2014 - 15:02

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En prélude à la conférence Paris Climat 2015, les parlementaires africains de l’espace francophone ont vu l’urgence d’agir pour réduire et gérer les risques liés à la dégradation des écosystèmes, afin de servir d’exemple et de catalyseur à d’autres régions du monde pour un résultat optimal

Pour aider au succès des assises de Paris, une conférence des parlementaires sur les changements climatiques s’est tenue le 28 mai à Brazzaville, en marge de l’assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Les travaux ont porté sur deux thèmes principaux : les enjeux de la conférence Paris Climat 2015 et l’émergence économique à l’épreuve du changement climatique.

« Les dérèglements climatiques figurent au premier rang des priorités internationales. Ils sont considérés comme la menace la plus grave pour les écosystèmes mondiaux et le développement de l’humanité. Il y a donc urgence, mais il n’y a pas fatalité. Des solutions existent. Elles passent par l’adaptation de nos modèles économiques aux exigences du développement durable et par l’accélération de la transition énergétique », a affirmé le secrétaire général de l’APF, Pascal Terrasse.

Selon les études du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), les conséquences du réchauffement climatique se manifestent chaque année à travers la répétition de catastrophes climatiques majeures, le bouleversement du régime des eaux avec la fonte des glaciers, l’étiage irrégulier des rivières et le changement de la pluviosité. L’obligation d’agir s’impose afin de limiter la hausse des températures terrestres.

« Notre humanité prend de plus en plus conscience de la pollution de son environnement par le fait de l’action multiforme de l’homme. Aujourd’hui, nous sommes devant un monde et un espace francophone en pleine destruction progressive. Heureusement, loin de se laisser désarmer, l’humanité tout entière s’emploie, malgré quelques réticences justifiées par des intérêts économiques plus ou moins égoïstes, à prendre contrepied de tout acte de destruction progressive de notre environnement », a déclaré le président de la section APF-Congo, Justin Koumba.

Vu les impacts des émissions de gaz à effet de serre, qui touchent des millions de personnes dans le monde, les parlementaires de l’Afrique francophone entendent garantir à long terme le développement durable, la sécurité énergétique et alimentaire, l’approvisionnement en eau potable et la réduction des risques d’inondation, de sécheresse et autres catastrophes. Pour ce faire, ils ont insisté sur l’importance de la promotion d’un programme positif de lutte contre le dérèglement climatique fondé sur la coopération afin d’optimiser les opportunités offertes, dans le but de promouvoir la création d’emplois verts pour les jeunes et les femmes.

Face aux menaces qui pèsent sur l’environnement, les parlementaires de l’espace francophone africain entendent donner l’impulsion requise pour rechercher des réponses durables en assurant l’adoption et la mise en œuvre de politiques et de lois sur les changements climatiques. Pour un résultat plus efficient, ils ont pris l’engagement d’agir aux côtés des gouvernements, des autorités locales, des entreprises et des acteurs de la société civile, à travers l’appui à la mise en place de mesures institutionnelles, législatives et réglementaires adaptées.

Dans le souci de protéger les populations et les économies des impacts néfastes des changements climatiques, les parlementaires ont ainsi appelé à des mesures d’adaptation de sorte que les infrastructures critiques deviennent plus résilientes au climat. Ce, avec l’engagement des parties prenantes, y compris des banques bilatérales et multilatérales de développement et du secteur privé.

L’urgence de bâtir une architecture financière efficace

Cependant, ces parlementaires ont rappelé l’importance d’améliorer la comptabilité des financements publics et privés de la lutte contre le changement climatique. Selon eux, la réorientation des subventions aux énergies fossiles devrait se faire au profit de la lutte contre le dérèglement climatique et du développement des énergies sobres en carbone, en prenant en compte les enjeux de lutte contre la pauvreté, d’équité sociale et d’accès à l’énergie.

Ainsi, face aux besoins importants de financements additionnels pour lutter contre ce problème, les participants ont vu la nécessité d’identifier les sources des financements innovants telles que la taxe sur les transactions financières mise en place par la France en 2012, dont une partie est allouée à la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement.

Au terme des travaux, les parlementaires ont proposé la création d’un réseau parlementaire francophone de solidarité pour la lutte contre les dérèglements climatiques. Notons que dix-huit Parlements membres de l’APF Afrique ont pris part aux travaux, ainsi que les représentants de l’Organisation internationale de la francophonie, du comité directeur du Forum des parlementaires de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

Josiane Mambou Loukoula