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Les Congolais pourront-ils se surpasser ?

Lundi 19 Janvier 2015 - 10:44

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En temps de tension, de crise, ou à l'avènement d'un débat d'intérêt général, comme c'est le cas actuellement chez nous, au Congo Brazzaville, les dirigeants politiques, même les moins en vue, trouvent l'occasion de se faire accepter de leurs compatriotes par la profondeur des idées qu'ils partagent. Surtout s'ils parviennent, par ce biais, à extraire ces derniers du piège des violences engendrées par des querelles d'ordre politique.

Il est utile, en effet, de rappeler que deux camps s'affrontent depuis quelques mois, de façon acharnée, autour du changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002. Le premier rejette toute idée d'aborder cette question, inopportune à ses yeux, au moment où l'on s'achemine, argumente-il, vers le terme du second septennat du président Denis Sassou N'Guesso. Le deuxième camp estime pour sa part qu'il devient impérieux de changer la loi fondamentale qui régit notre pays, car il lui trouve de nombreux inconvénients. Des déclarations contradictoires s'enchaînent. 

Au milieu de ces deux protagonistes, qui recrutent essentiellement au sein de l'opposition dite radicale et d'autres forces bigarrées, d'une part, et dans le milieu de la majorité présidentielle, d'autre part, se trouve pourtant un troisième interlocuteur placé à la médiane. Il fédère les partis politiques du centre, les associations de la société civile, et prône l'ouverture d'un cadre de concertation qui permettrait des échanges francs sur l'avenir des institutions nationales. Ce ne sera pas la première fois pour un pays qui a introduit la concertation dans sa gouvernance depuis de longues années. 

Par le jeu du micro trottoir, les médias ont permis de prendre la température chez le Congolais lambda. On s'aperçoit qu'il n'est pas étranger au débat en cours puisqu'il reprend à son compte les divergences qui opposent les acteurs politiques. Avec en substance cette demande pressante, dictée sans doute par un passé affreux si proche: que ces derniers préservent le climat de quiétude vécu dans le pays depuis près de deux décennies.

Il reste une autre sollicitation à valeur d'exigence à l'endroit des mêmes protagonistes. Pourront-ils, par delà les dissensions inhérentes aux positions qu'ils tiennent, se montrer dignes des attentes de leurs compatriotes? Ces derniers ne souhaitent pas que la bataille d'opinions ainsi engagée se termine par le retour aux années de feu et de sang, au cœur desquelles ils furent plongés sans savoir au juste pourquoi. Disons qu'ils n'ont pas fini de panser leurs plaies.

Les Congolais exigent des responsables politiques de tous bords, qui parlent toujours en leur nom, qu'ils fassent preuve de génie dans le dénouement du débat constitutionnel qui les occupe. Ils  mériteront alors les ovations qui leur sont souvent adressées lorsqu'ils réussissent à sauver le pays du précipice. De ce fait, leur discours le plus attendu, dans le moment présent, est celui du bannissement de la haine et de la division, celui de leaders charismatiques, qui sauront placer l'intérêt général au dessus de leurs égocentrismes même pardonnables.

 

 

Gankama N''Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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