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Les deux roues

Mercredi 2 Décembre 2020 - 18:18

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A compter du 1er décembre, jusqu’à nouvel ordre, l’usage des motocyclettes communément appelées Djakarta comme moyens de transport public, est interdit à Brazzaville. Les autorités municipales à l’origine de cette mesure ont promis de se donner le temps de réguler ce secteur investi depuis quelques années par de nombreux jeunes sans emploi. Dans ce genre de cas, bien souvent, la solution trouvée à un problème en pose un autre.

La principale raison invoquée par la mairie avec l’appui de la police, chargée de mettre sa décision à exécution, est l’absence de réglementation de la circulation des Djakarta.  Il est vrai par ailleurs que les accidents, parfois mortels, qui surviennent dans Brazzaville peuvent être imputés au comportement de certains conducteurs de ces engins ignorants des règles de base du code de la route.

De manière générale, sur ce chantier de l’observance des prescriptions du code de la route, l’expression « on roule en mbéba », célèbre au sortir de la guerre du 5 juin 1997 pour décrire l’insouciance des chauffeurs n’est pas encore passée de mode. Avec, sans doute, une légère mauvaise note pour ceux qui conduisent les taxis et taxis-bus. Chez eux, la pratique de la « relève », qui consiste pour un chauffeur expérimenté à laisser la place à un novice est courante.

D’une chose l’une, l’arrêt de la circulation des Djakarta à usage commercial pose, comme nous l’avions écrit hier, le problème de la réinsertion des jeunes qui y avaient trouvé un gagne-pain. Nous ne disposons pas pour l’instant de statistiques sur leur nombre, mais les encombrements qu’ils causaient sur les différentes artères de la capitale renseignent que le métier recrutait chaque jour davantage. N’oublions pas l’autre dimension de la question : ces cyclomoteurs rendaient d’énormes services aux Brazzavillois vivant hors du périmètre urbain desservi par les taxis et les bus réguliers.

Il n’est pas faux de dire que sur le long terme, les paramètres étayés plus haut rendent la mise en œuvre de la mesure de l’autorité municipale plus complexe. Pour qui a visité Cotonou, au Bénin, Ouagadougou, au Burkina Faso, ou encore Abidjan, en Côte d’Ivoire, Brazzaville avait depuis un moment pris l’allure de ces villes ouest-africaines animées, où le vélomoteur intègre le segment très exigeant de l’activité informelle.

Communiquer davantage sur le sujet et trouver des solutions appropriées à la circulation plus fluide des personnes et des biens dans la capitale congolaise se posent à présent comme une exigence d’intérêt public.

Les Dépêches de Brazzaville

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