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Les élections locales du 28 septembre

Lundi 22 Septembre 2014 - 11:56

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Après de longues batailles de procédure, le gouvernement et la classe politique ont trouvé un modus vivendi autour des élections locales qui se tiendront le dimanche 28 septembre. Le processus a de peu failli prendre un coup dans sa dernière ligne droite lorsque les députés de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) avaient claqué la porte de l’hémicycle, le 27 août, au moment de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi électorale modifiée.

Le coup de sang des élus de la principale formation de l’opposition congolaise n’avait pas empêché l’expression du vote à la chambre basse, mais l’Upads ne s’était pas non plus résolue à poursuivre sur cette voie du boycott qui l’aurait peut-être moins servie sur un long terme. C’est ainsi que, le 5 septembre, dans un ultime recours dicté par les circonstances de l’heure, ce parti réunit en session extraordinaire, soumettait au vote de ses dirigeants la décision de prendre part ou non aux élections des conseillers départementaux et municipaux. Le « oui » l’emporta à une écrasante majorité de 96,49%. La politique, c’est aussi d’avoir le courage de se surpasser.

Il reste maintenant à s’interroger sur les chances de succès des deux camps antagoniques qui se sont formés dans le pays en rapport avec le prochain scrutin. Car ces locales mettront aux prises le camp des partis favorables aux urnes et celui des opposants au processus. Le premier regroupe les formations politiques de la majorité présidentielle, de l’opposition parlementaire, de celle dite républicaine et du Centre. L’autre camp fédère les partis ayant opté pour le refus de concourir, pour certains entrés en dissidence électorale depuis bientôt dix ans.

Disons pour ce qui concerne le premier groupe, en campagne électorale depuis plusieurs jours, qu’il aura sur lui de mobiliser l’électorat devant départager ses membres dans moins d’une semaine. Ne donnant pas lieu à un deuxième tour, l’élection du 28 septembre aura cette particularité de montrer à l’opinion nationale le vrai visage des partis ou des groupements de partis qui se sont lancés dans la course aux suffrages. Quel est le poids de chacun ? Quel taux de participation ? Telles seront les questions essentielles au bout du compte.

Le monde politique aimant souvent se défaire au gré des événements, peut-être les résultats de ces locales commanderont-ils les futures alliances politiques au Congo. Les partis traditionnels seront talonnés par l’armée des candidats indépendants, de plus en plus nombreux, et qui pourraient un jour, quand ils mûriront et prendront conscience de leur force, former une dynamique électorale qui emportera les vieux partis souvent recroquevillés sur eux-mêmes.

S’agissant de l’autre groupe, il lui restera d’attendre les locales d’après celles qui arrivent. Ayant en tout et pour tout et pour la plupart d’entre eux rejeté toutes les concertations politiques antérieures, les partis de l’opposition dite radicale se sont mis en marge de la compétition. Ils pourront dans ces conditions difficilement influer sur la gestion des collectivités locales, cellules primaires de la décentralisation administrative et de la démocratie participative ou de proximité.

Pour autant, rien n’indique que la porte du dialogue entre les acteurs politiques soit définitivement fermée au terme des élections locales du 28 septembre. La République fraternelle que les Congolais appellent de leurs vœux est en effet aussi celle de la palabre utile.

 

Gankama N’Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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